Née le 5 décembre 1985 à Bamako, Mme Awa Diabaté était chanteuse domiciliée à Dialakorodji, jusqu’au jour où elle est parvenue à mettre fin à la vie de son mari. Les faits datent du 1eraoût 2016. Reconnue coupable des faits avec préméditation, sans circonstances atténuantes, elle écope de 20 ans de réclusions fermes à la prison de Bollé-femmes.
Selon les faits relatés dans l’Arrêt de mise en accusation et de renvoi devant la Cour d’assises, la nommée Awa Diabaté est l’épouse de Monsieur Moïse Soukouna. Ils se sont mariés sous l’option polygamique. Quelques années après leur mariage, Moïse Soukouna décida de convoler en secondes noces. Il en informa la première épouse, Awa Diabaté. Mais, malheureusement, cette nouvelle l’a rendue très furieuse et elle a promis de passer par tous les moyens pour faire échouer le projet de son mari.
Ainsi, le 1eraoût 2016, elle prépara minutieusement son coup en faisant bouillir de l’eau qu’elle déversa sur l’organe génital de son mari quand celui-ci dormait profondément vers les 4 Heures du matin (le jour même du mariage). Après avoir accompli cet acte crapuleux, Awa prend la fuite et se rend chez son oncle, à Niamana, tandis que Moïse admis à l’Hôpital Gabriel Touré où il mourut trois jours après, précisément le 4 août 2016. Suite à l’annonce du décès de Moïse, son oncle Tama Koïta porta plainte contre Awa Diabaté. C’est ainsi qu’elle fut recherchée et interpellée chez son oncle à Niamana par la police.L’enquête préliminaire l’a conduite au Parquet où une information fut ouverte contre elle pour coups mortels volontaires. Awa fut, donc, inculpée pour coups mortels prévus et punis par l’Article 202 du Code pénal, l’alinéa 2.
Dans ce cas d’espèce, Awa a reconnu les faits reprochés à elle ; mais déclare, cependant, qu’elle a commis l’acte incriminé par la jalousie et n’avait aucunement l’intention d’attenter à la vie de son mari. Même si elle n’a pas voulu ce triste résultat, il est à constater que les faits ont été prémédités puisqu’elle a d’abord fait bouillir l’eau pour ensuite la verser sur les organes génitaux de son mari certainement pour empêcher ce dernier de jouir de son second mariage.
À l’instruction définitive à la barre, les conclusions des débats n’ont pas pu apporter un changement par rapport au contenu de l’Arrêt de mise en accusation et de renvoi devant la présente Cour d’assises. L’ordonnance de mise en détention datait du 11 août 2016. Ah la jalousie !
Mohamed BELLEM
LE COMBAT