L’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger signé au Mali les 15 mai et 20 juin 2015 peine réellement à s’appliquer sur le terrain. Ce manque de progrès dans la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali a été d’ailleurs maintes fois dénoncé par les Nations Unies qui ont menacé de sanctionner ceux qui enfreignent l’application correcte dudit accord.
Les autorités maliennes aussi constatent que l’accord n’a pas connu assez d’avancée notoire. Pour preuve, le ministre de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré a indiqué lors de la rencontre du comité de suivi de l’accord (CSA) tenue en début de semaine que trois ans après la signature, l’application de l’accord n’est pas satisfaisante. Le ministre reconnait que le niveau de la mise en œuvre de l’accord n’est pas à hauteur de souhait, en termes d’avancement sur chacun des principaux points dont les questions institutionnelles, les questions de la sécurité, du développement, de la justice et du DDR (Démobilisation-désarmement-réinsertion).
La 27ème session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA) s’est tenue hier mardi 18 septembre 2018, à l’ex-CRES de Balabougou. Les travaux étaient présidés par le président du CSA, Ahmed BOUTACHE, en présence des membres du gouvernement dont la ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Mme Kamissa CAMARA, le Ministre de la Cohésion Sociale, de la Paix et de la Réconciliation Nationale, Lassine BOUARE, les membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), de la Plateforme, de l’équipe de la Médiation internationale et de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali). Au cours du point de presse qui a sanctionné les travaux, le président du CSA, Ahmed Boutache, a rappelé que l’ordre du jour de cette 27ème session prévoyait principalement deux points, à savoir : le point de la situation sur la mise en œuvre de la feuille de route du 22 mars 2018, dans son volet relatif aux questions prioritaires, notamment le parachèvement de la mise en place des autorités intérimaires au niveau des cercles dans les régions du nord du pays ; la présentation par la MINUSMA du projet de «Pacte pour la Paix». A ses dires, ce nouveau document n’a pas pour vocation de remplacer l’Accord pour la paix, mais doit permettre de donner un coup d’accélérateur au processus de mise en œuvre dudit Accord. A cet effet, il a invité les acteurs à accélérer la mise en œuvre de l’accord. Avant d’ajouter que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) veut que toutes les parties prenantes de l’Accord renouvellent leurs engagements dans le nouveau document intitulé « pacte pour la paix». A l’en croire, dans les jours à venir, une délégation sera conduite par lui-même sur le terrain pour constater de visu l’application de l’accord sur le terrain. Pour sa part, le ministre de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré a indiqué que trois ans après la signature, l’application de l’accord n’est pas satisfaisante. Le ministre reconnait que le niveau de la mise en œuvre n’est pas à hauteur de souhait, en termes d’avancement sur chacun des principaux points dont les questions institutionnelles, les questions de la sécurité, du développement, de la justice et du DDR (Démobilisation-désarmement-réinsertion). Par ailleurs, au cours de la rencontre, il a été question du renforcement du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Gao, Kidal et Tombouctou. Aux dires des autorités maliennes, 150 véhicules de patrouille dans le cadre du MOC commandés arriveront bientôt. Il ressort de la rencontre que l’inclusivité du CSA tant réclamée commence à être effective petit à petit.
Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali