Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a invité l’ensemble de la classe politique à un accord politique de gouvernance. L’objectif, ici, est d’examiner les défis auxquels fait face le Mali et de dégager de bonnes perspectives pour le pays dont les fils et filles, depuis le coup d’État de 2012, sont restés divisés. C’est pourquoi, franchement, il faut saluer l’initiative du chef de l’État et l’encourager à aller jusqu’au bout.
C’est déjà un acte de sagesse, de reconnaître que le pays va mal et d’appeler toutes les forces politiques en présence, à un accord politique. Cela n’avait que trop tardé. Car, cela fait déjà 5 ans que le Mali est en crise. En effet, pendant que les terroristes et autres forces du mal frappent aveuglément, le front social reste toujours en ébullition si fait que quelqu’un a pu dire du Mali qu’il était devenu un chaudron. Certains partenaires ayant pris la clé des champs, l’économie nationale a pris un sérieux coup. Et comme pour ne rien arranger, les conflits communautaires prennent de plus en plus de l’ampleur, mettant à mal le vivre-ensemble dont se gargarisait notre pays depuis des décennies. Pour toutes ces raisons, l’accord politique initié par le numéro un des Maliens, a toute sa raison d’être. Et le président du parti au pouvoir, ne dit pas autre chose quand il dit ceci : « Notre pays est à la croisée des chemins et ses leaders politiques, tous bords confondus, n’ont pas droit à l’erreur ». C’est tellement bien dit qu’on ne peux trouver à redire si ce n’est demander à tous, pouvoir comme opposition, de faire preuve de responsabilités.
La critique pour la critique ne sert à rien
Il ne faut pas que l’accord politique se transforme en une foire d’empoigne. Ce n’est pas le lieu pour les uns et les autres de venir avec les revendications. Non, telle n’est pas notre compréhension des choses. C’est plutôt le lieu d’examiner sérieusement les difficultés auxquelles fait face le pays afin d’y apporter des solutions idoines. Pour cela, il faut que les uns et les autres fassent des propositions concrètes plutôt que de passer le temps à se fendre en diatribes. Car, il y a un temps pour critiquer, mais il y a aussi un temps pour faire des propositions constructives. Il faut le dire parce que si la maison Mali va mal, nous allons tous en pâtir et ceux-là mêmes qui pensent qu’ils se tireront d’affaire, en seront sans doute les premières victimes. Qu’ils se le tiennent donc pour dit. Soyons des forces de propositions et non des forces de critiques. Car la critique pour la critique ne sert à rien. Quant au pouvoir, il doit retenir qu’il ne suffit pas seulement d’initier un accord politique. Il faut faire en sorte que les propositions que feront les uns et les autres, soient prises en compte pour ne pas donner l’impression qu’il s’agissait d’un simple « marketing politique » destiné à divertir l’opinion. Le Mali n’a pas besoin de ça. Il a tellement de problèmes qu’il n’en peut plus de supporter les turpitudes des hommes politiques.
Jean Pierre James
Source: Le Nouveau Réveil