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Accord d’Alger : Le processus bloqué ?

En choisissant le pourrissement de la situation sécuritaire au Mali, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) dicte toujours sa loi à la médiation algérienne. Cette dernière avait convoqué hier (15 avril) les parties à une réunion à Alger. La CMA y était présente, mais elle n’a pas signé le document de paix issu de plus de 8 mois de négociation. Cette intransigeance des rebelles soulève à la fois l’incapacité notoire des autorités maliennes et la responsabilité de la communauté internationale dans la gestion du dossier du nord du Mali.

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Le gouvernement malien avait dépêché à Alger une délégation. Or les groupes armés se réclamant de l’Azawad rechignent à parapher le document de l’accord de paix. La CMA a fait savoir qu’elle ne signe pas l’accord car aucune de ses réserves n’a été prise en compte.

Pourtant, ces mouvements armés ont répondu à l’invitation de la médiation algérienne pour, disent-ils, faire savoir leur mécontentement. Mais c’est une CMA divisée qui est partie à Alger. Les plus intransigeants, les membres du MNLA, s’accrochent à l’idée d’un statut politique et juridique pour l’Azawad. Parmi ces indépendantistes, ceux qui ont donné de la voix récemment contre le projet d’accord sont des activistes ayant généralement pris quartier en Mauritanie.

Ce pays voisin a mauvaise image au Mali, au regard du rôle qu’il a joué dans la déstabilisation des régions nord du pays. En plus d’avoir donné gîte et couvert aux rebelles, le drapeau choisi par le MNLA a été imaginé et fabriqué en Mauritanie en 2011. D’ailleurs, le soutien des autorités mauritaniennes aux membres du MNLA étaient à l’origine d’un long froid entre le Mali et la Mauritanie.

Mais la CMA, ce n’est pas que la bande soutenue par la Mauritanie. Il y a aussi le HCUA et le MAA dissident dont des représentants affichent moins de réticence pour la signature du document proposé par la médiation. Un élu de Kidal proche de cette tendance a même proposé l’abandon des poursuites judiciaires contre le criminel Iyad Ag Ghali et l’application de la Charia à Kidal.

Il faudra plus d’un tour de la part de la médiation pour parvenir à une unité de vue des parties présentes à Alger. Le gouvernement malien et les milices d’auto-défense qui ont déjà signé le document ne veulent pas entendre parler de l’autonomie, encore moins de l’Azawad. Et le refus de la CMA entretient l’insécurité.

De quoi demain sera fait ?

Mars dernier, l’Algérie avait mis fin aux tractations en annonçant que les négociations étaient terminées et que même une virgule ne sera changée dans le texte. Cette pression algérienne avait amené le gouvernement et certains groupes armés du Nord à signer l’accord avant de quitter la capitale algérienne. Mais les mouvements se réclamant de l’Azawad ont annoncé qu’ils allaient consulter leur base avant de signer le document.

Depuis, le processus de paix demeure bloqué par ces mouvements indépendantistes qui ont tenu tête à la médiation et à la communauté internationale. En convoquant hier une énième réunions (à la place d’une cérémonie de paraphe), l’Algérie qui avait sonné la fin de la recréation est-elle encore crédible pour conduire les négociations ? S’achemine-t-on vers de nouvelles négociations imposées par les rebelles ? La communauté internationale semble  être dans cette logique.

Dans son dernier communiqué sur la situation au Nord du Mali, le Conseil de sécurité de l’ONU a invité les parties à continuer le dialogue. L’Organisation mondiale n’est pas visiblement dans la logique de prendre des sanctions contre les rebelles qui sont loin d’être des innocents.

L’insécurité qu’ils entretiennent au Nord du Mali coûte quotidiennement la vie à des populations civiles et des casques bleus. Pourtant, le Conseil de sécurité a tous les pouvoirs d’éviter qu’il y ait davantage de victimes civiles au Mali. Comme c’est arrivé ailleurs en Afrique, il suffit de prendre des sanctions contre les rebelles qui font obstacle à la paix.

 

Soumaïla T. Diarra 

Source: L’Aube

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