Malgré quelques avancées, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger connait un très grand retard.
Ce, en raison de la multiplication de violations des dispositions de cet accord auxquelles s’accusent mutuellement la Plateforme et la CMA. Ces faits se déroulent essentiellement dans la région de Kidal. D’où des difficultés à concrétiser l’application de l’accord d’Alger.
Ainsi, selon la CMA, dans l’après midi du 12 mai 2017 à Adjlal, Oued situé à 80 km au Sud-Est de Kidal, sur axe Kidal Achibagho, des civils quittant Kidal pour leur campement à bord d’une Pick-up ont enlevés par une colonne du GATIA dirigée par Dafi Ag Madoli. Ces personnes détenus seraient au nombre de neuf. Les ex-rebelles ont également souligné que le 14 mai dernier, à Amassin, localité sise à 90 km au sud de Kidal, 40 personnes ont été ligotées publiquement par des éléments du GATIA pour leur appartenance supposées à la CMA.
Quant à la Plateforme, elle a déclaré que dans la journée du jeudi 18 mai dernier, l’une de ses patrouilles composée de trois véhicules a été attaquée à Acharaba, localité située à 60 km au Sud de Aguelhoc par un convoi de la CMA conduit par Mossa Ag Bassada et Ehiya Ag Attaher. Bien qu’elle ne déplore aucune perte en vie humaine ni des blessés, elle indique toutefois que l’un de ses véhicules a été détruit. La Plateforme a également affirmé que les mêmes éléments de la CMA ont dirigé une expédition à Tadjimant, un Oued, dans la région de Kidal, où se concentre des populations proches d’elle. Sur place, les ex-rebelles se seraient livrés à des scènes de pillage de magasins et commerces, à des tortures et humiliations des femmes, enfants et notabilités, à l’enlèvement ou à l’incendie de plusieurs motos. Ils auraient également enlevé des personnes et des véhicules dont celui de Bissa Ag Ikawel. Avant de se retirer et se réfugier à Kidal. La plateforme a indiqué qu’elle ne restera pas les bras croisés face à cette situation. Avant d’appeler la Communauté internationale à prendre ses responsables dans le cadre de l’application de l’accord. Ce, afin de « barrer la route aux ennemis de la paix et aux aventuriers ».
Pour le moment, ces faits sont difficilement vérifiables vu qu’il n’y a aucune équipe indépendante pour faire la lumière sur ces affaires. Une tâche qui devrait normalement être confiée aux équipes mixtes d’Observation et de vérification (EMOV) composées de la MINUSMA et bien d’autres acteurs. Mais jusqu’ici ces structures demeurent silencieuses. En tout cas, la situation est très préoccupante et menace dangereusement la mise en œuvre sereine de l’accord dans les régions du Nord du Mali, singulièrement dans la région de Kidal.