Partager les expériences pour la mise en place de stratégies nationales d’assistance juridique à même de répondre aux impératifs de gouvernance et aux défis de l’insécurité exprimés par les populations du Sahel dans un contexte de crise. Tel est l’objectif d’un atelier régional sur lequel les lampions vont s’éteindre aujourd’hui à l’hôtel Salam.
Organisé par le gouvernement du Mali en collaboration avec l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, cet atelier de 3 jours regroupe des participants venus de pays du Sahel comme l’Algérie, le Niger, la Mauritanie, le Sénégal et le Maroc, pour ne citer que ceux-ci.
Il entre en droite ligne d’un rapport du Secrétaire général des Nations unies, en date du 6 juin 2014, dans lequel Ban Ki Moon note que les efforts pour améliorer l’accès à la justice restent entravés par la pauvreté et l’analphabétisme. Le SG de l’ONU précise aussi dans ce rapport que 70% de la population de la région n’a accès qu’aux juridictions traditionnelles.
Pour l’Ambassadrice du Royaume du Danemark au Mali, Mme Winnie Estrup Petersen, l’enjeu de cet atelier est crucial pour mieux définir comment rendre la justice accessible au plus grand nombre et prévenir les conflits, ainsi que le développement de l’extrémisme.
Pour la diplomate danoise, si le défi est, certes, important dans le Sahel, l’assistance juridique reste un droit, un droit qui implique de développer une stratégie intégrée. Mme Winnie Estrup Petersen a insisté sur l’importance fondamentale de l’aide juridique pour le respect de l’Etat de droit ainsi que pour la protection des victimes.
Pour le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, David Gressly, il ne saurait y avoir de développement sans justice. C’est pourquoi il a déclaré que les Nations Unies allaient apporter leur soutien à l’amélioration de l’accès à la justice.
Malgré une panoplie de textes et conventions internationales ratifiés par le Mali, l’accès de tous à une justice pénale reste un défi auquel notre pays doit faire face. C’est du moins l’avis du Secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des sceaux, Boya Dembélé, qui traitera aussi des causes de cette faible accessibilité à la justice pénale.
Parmi les raisons évoquées figurent, entre autres, la méconnaissance des textes, les difficultés économiques et l’accessibilité géographique des populations. Il ajoutera donc que cet atelier vient à point nommé, car il permettra, selon lui, au Mali d’améliorer ses pratiques.
Au cours de la rencontre, les participants ont été édifiés par les modules comme les principes directeurs des Nations Unies sur l’accès à l’assistance juridique dans un système de justice pénale, adoptés par son Assemblée Générale en décembre 2012, l’accès à l’assistance juridique dans le Sahel: défis et réussites, cadre de formulation de stratégies nationales: principes clefs et aspects procéduraux liés à l’aide juridique.
Yaya Samaké
SOURCE: 22 Septembre