Bamako, 02 décembre (AMAP) Les travaux de la conférence ministérielle sur l’accès aux ressources naturelles et conflits communautaires, conjointement organisée par l’Union africaine (UA) et le Mali, ouverts jeudi, ont pris fin vendredi dernier, dans la capitale malienne.
La rencontre entendait soutenir les Etats membres à développer un cadre continental crédible de prévention, de gestion et de résolution des conflits locaux, de violences intercommunautaires, de transhumance et de conflits fonciers…conformément à la requête du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, lors de sa 83è réunion le 9 avril dernier à Addis-Abeba.
Il s’agissait, également, de mettre en exergue et d’analyser les acquis, les défis et les leçons en matière de gestion de conflits locaux liés aux ressources naturelles, favoriser une compréhension commune et partagée du lien entre les conflits locaux et l’accès aux ressources naturelles et, enfin, identifier les piliers stratégiques d’un cadre politique global pour la prévention et le règlement des conflits locaux.
«Nous avons perdu trop de compatriotes dans les conflits communautaires », a affirmé, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé, présidant la cérémonie de clôture. Et d’ajouter que « quand l’Afrique se mobilise pour nous, nous avons un devoir de reconnaissance à son endroit ». Dans le même ordre d’idées, M. Dramé a révélé que chacun des chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du Mali a joué son rôle dans la vocation africaine de notre pays.
Par ailleurs, le ministre malien a remercié le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif, pour son engagement dans la crise malienne.
Pour sa part, l’ambassadeur du Mali à Addis-Abeba, Fafré Camara a lu la Déclaration de Bamako sur l’accès aux ressources naturelles et conflits communautaires. La déclaration est relative à la dotation des cadres d’interventions et de partenariat, en s’appuyant, notamment, sur l’acte constitutif de l’UA, du protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’UA et de la convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme. M. Camara a, également, évoqué la politique africaine commune de défense et de sécurité, la convention de l’UA n sur la prévention et la lutte contre la corruption.
« Durant ces deux jours, nous avons beaucoup échangé sur l’accès aux ressources naturelles et les conflits communautaires », a indiqué le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Chergui Smail. M. Smail a précisé que l’UA tiendra compte de la Déclaration de Bamako, lors de sa prochaine réunion ministérielle prévue en Ouganda.
La rencontre a été l’occasion pour le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif, de rappeler, à l’ouverture des travaux, que ces dernières années, ces genres de conflits se sont multipliés un peu partout en Afrique, mais, particulièrement dans le Sahel. D’après les statistiques de la Mission intégrée multidimensionnelle des nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), près de 70% de ces conflits communautaires, dans l’espace sahélo-sahélien, sont liés à l’accès aux ressources naturelles, notamment l’eau et le pâturage.
Par ailleurs, Mahamat Saleh Annadif a noté que l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a eu la clairvoyance d’évoquer ces questions et d’anticiper les solutions. En son article 46, on peut retenir les pistes relatives à l’appel au renforcement du pluralisme juridique, en intégrant le dispositif traditionnel et coutumier des règlements de conflits, sans préjudice du droit régalien de l’Etat en la matière et à la revendication des autorités traditionnelles. «Tout cela ne peut se faire, sans la restauration de l’Etat de droit et de la lutte contre l’impunité», a ajouté le chef de la MINUSMA.
«Le Mali ne sera jamais seul dans ce combat», avait déclaré le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, ajoutant que sa présence témoigne de la solidarité de l’organisation continentale à l’endroit du peuple malien « qui fait face à l’acharnement des terroristes ».
MFD/MD (AMAP)