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12e édition des rencontres de Bamako : La photo s’expose

Bamako, 02 décembre (AMAP) Véritable plateforme de visibilité pour les artistes photographes et vidéastes d’Afrique et de la diaspora, la 12eédition des Rencontres de Bamako mobilise plus de 250 artistes, galeristes, critiques d’art, collectionneurs, venus pour célébrer le 25èanniversaire de ce rendez-vous majeur.

Du 30 novembre 2019 au 31 janvier 2020, Bamako, la capitale malienne, est lieu de cet évènement désormais inscrit dans l’agenda des grandes manifestations artistiques africaines, voire mondiales. Les artistes sélectionnés exposeront au Musée national du Mali. Ils vont tenter de conquérir des prix officiels dont la proclamation aura lieu, le mardi 3 décembre 2019. Plusieurs dizaines d’autres collections seront exposées en d’autres lieux  comme le Palais de la culture Amadou Hampaté Ba qui abritera le «Village de la biennale photo», une initiative du réseau des opérateurs culturels Kya. Le hall de la gare ferroviaire de Bamako fait également partie des lieux d’exposition.

C’est devant un parterre d’artistes photographes, vidéastes et professionnels du secteur et plusieurs élèves que le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé, samedi, la cérémonie d’ouverture de la 12èédition des Rencontres de Bamako. Une manifestation qui fête, avec cette édition, ses 25 années d’existence, sous le thème : «Courants de conscience».Le chef de l’Etat avait à ses côtés, le Premier ministre Boubou Cissé et plusieurs autres personnalités.

Véritable plateforme de visibilité pour les artistes photographes et vidéastes d’Afrique et de la diaspora, les Rencontres de Bamako ont contribué à développer la carrière de nombre de photographes et, pour certains, à leur bâtir une stature internationale.

Le président de la République a expliqué que la photographie, c’est la lumière. «Nous voulons, avec beaucoup de détermination, nous en convaincre et nous y ancrer. Dans ce temps, où certains pourraient nous faire croire que c’est le contraire, ce temps de l’obscure que nous vivons, non, non et non », a déclaré Ibrahima Boubacar Keïta.

« Nous le refusons ce temps où on nous impose une guerre asymétrique aujourd’hui. Une guerre où l’obscure demeure l’objectif principal, où les valeurs sont inversées, où la mort n’est plus un évènement glorieux d’une bataille, mais où la mort est l’ultime finalité. Ces valeurs ne sont pas nôtres. Cette biennale nous met au cœur de notre être réel. Notre volonté inébranlable de faire que la lumière soit. Elle sera Inch Allah», a dit le chef de l’Etat.

La ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, a  rendu hommage à Mme Bisi Silva du Nigeria, commissaire de la 10è édition de cette manifestation, qui s’est éteinte, au début de cette année, dans son pays. Elle a aussi tenu à saluer l’implication personnelle du président de la République dans l’organisation de cette Biennale. Une édition qui se conjugue, avec la mise en œuvre du mandat  de Coordinateur des arts, de la culture et du patrimoine de l’Union africaine.

Pour Mme la ministre, les Rencontres de Bamako offrent l’opportunité historique de faire de l’art en général, et l’art photographique singulièrement, un puissant antidote à l’embrigadement et aux dérives idéologiques, doublé d’un formidable véhicule de promotion de la diversité culturelle, de la tolérance et du vivre ensemble. «À vous tous et toutes artistes photographes, qui rendez possible un monde de rencontres, à vous qui rendez possible l’espoir, vous photographes, vous journalistes culturels,  merci d’être au Mali et de partager nos défis », a déclaré Mme N’Diaye, tout en rendant hommage aux anciens du métier, tels Malick Sidibé, Seydou Keïta, Abdrahamane Sakaly, Kyassou etc.

Le commissaire d’exposition, Bonaventure Ndikung, dira que le thème de la présente édition est « la circulation des idées, mais aussi des êtres humains, la circulation des formes, la fluidité de la photographie». Selon lui, il s’agit pour les artistes  de penser l’œuvre comme l’expression d’un monologue intérieur, comme un dialogue entre artistes, et spectateurs ou encore comme les réactions sensorielles de l’artiste face aux évènements extérieurs.

L’ambassadeur de la France au Mali, Joël Meyer, a réaffirmé l’engagement de son pays à continuer à aider le Mali dans les différents combats qu’il mène pour son développement, bien sûr y compris dans le secteur de la culture. «Ce partenariat exemplaire montre le lien qui nous unit», a indiqué le diplomate français, avant de rappeler que tous les travaux de cette biennale (le tirage des images, la scénographie, la réalisation du catalogue et autres supports de communication), ont été réalisés sur place au Mali.

L’ambassadeur du Maroc, Hassan Naciri, lui a fait échos en réaffirmé l’accompagnement de son pays dans l’organisation de « ce rendez-vous culturel reconnu sur le plan mondial ».

Après avoir coupé le ruban symbolique, le président de la République a visité l’exposition des œuvres de la vingtaine d’artistes, installées dans la salle polyvalente du Musée national. Ibrahim Boubacar Keïta s’est dit émerveillé par la qualité des vidéos, mais aussi des tirages de ces artistes en compétition pour les différents prix. En effet, presque toutes les scènes de la vie quotidienne du continent y sont représentées, de l’expression des joies dans les portraits, aux manifestations violentes des rues de certaines villes, en passant par des cérémonies rituelles, de la problématique des déchets qui polluent l’environnement, des conflits postélectoraux jusqu’à l’urbanisation galopante de nos villes.

AS/YD/MD (AMAP)

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