Depuis 2012, la France refuse son visa au bouillant député, président du SADI, Oumar Mariko. Sur la question, l’Assemblée nationale a tenté d’intervenir à plusieurs reprises. En vain. Ce qui a amené le député élu à Niono, Amadou Araba Doumbia, d’interpeller le ministre des affaires étrangères et de la coopération sur le refus de la France d’accorder son visa au député SADI.
C’était le jeudi 28 avril dernier lors de la séance des questions orales entre le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdramane Sylla, assurant l’intérim de son homologue des affaires et le député élu à Niono.
Dans cette affaire, le député Doumbia reproche au ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale son manque de bonne foi. C’est pourquoi, il a posé un certain nombre de questions au ministre des affaires étrangères. Il voulait savoir si le ministre confirme que l’ambassade de France au Mali a refusé le visa au député Oumar Mariko. «Si oui, êtes-vous d’accord avec l’ambassade de France de refuser le visa à un député sur la base d’une simple déclaration à la presse qu’il est poursuivi de meurtre? Monsieur le ministre, avez-vous répondu à la lettre N°508788/CD du 29 mai 2015 de l’ambassade de France au Mali. Monsieur qu’est-ce que l’Etat malien reproche à l’Honorable Oumar Mariko, président de SADI? Que représente l’Assemblée nationale du Mali pour vous en tant que ministre des affaires étrangères?», voilà entre autres, au tant d’interrogations du député élu à Niono adressées au ministre des affaires étrangères.
En réponses à ces questions, le ministre des Maliens de l’extérieur a beaucoup insisté sur les relations amicales et fraternelles que le Mali entretient avec la France. Abdramane Sylla a indiqué que la France est un pays ami de notre pays avec lequel il a de meilleurs rapports. Il a fait savoir que les demandes de visa ne sont pas adressées à une ambassade. Selon lui, celles-ci relève de la compétence des consulats. Il a également souligné que la délivrance du visa relève de la souveraineté d’un pays. «La délivrance du visa est une question de souveraineté d’un pays. Cela relève de la compétence du ministre des affaires étrangères. Un pays donne son visa ou le refuse à qui il veut. Nous ne pouvons en imposer à la France ou à aucun autre pays. Tout comme aucun autre pays ne peut en imposer au Mali d’accorder son visa à quelqu’un», a déclaré le ministre Sylla, rappelant la lettre envoyée par son homologue des affaires étrangères à l’ambassade de France lui demandant d’intervenir par rapport à cette situation. Il a rappelé que le passeport diplomatique est délivré aux personnalités pour que celles-ci bénéficient des honneurs dus à leur rang. Visiblement très embarrassé par la question «que représente l’Assemblée nationale pour lui», Abdramane Sylla n’est pas allé du dos de la cuillère pour répondre au député interpellateur. Il a martelé qu’il n’eut été l’exigence de cet exercice démocratique, il n’aurait pas répondu à cette question. Car, a-t-il précisé, l’Assemblée nationale, en tant qu’institution, compte beaucoup pour le Gouvernement de la République du Mali.
Malgré ces réponses du ministre, le député SADI s’est montré insatisfait. Il s’est dit prêt à interpeller à nouveau tant que question ne serait pas résolue.
Ce qui a fait dire le ministre que c’est au député Oumar Mariko «d’apporter la preuve qu’il ne fait plus l’objet de poursuite judiciaire, puis que c’est lui lui-même qui a déclaré qu’il est poursuivi pour meurtre». Selon le ministre Sylla, si cela était fait le problème serait vite résolu. C’est dire que cette question est loin d’être close.
Youssouf Diallo