Des nouveaux nés, sur l’ensemble du globe, sont abandonnés chaque jour. Le phénomène prend de l’ampleur au Mali où il n’y a pas de cadre légal pour avorter.
L’abandon d’un nouveau né frappe les esprits et touche la sensibilité de nombreuses personnes. Si beaucoup de cas d’abandon sont peu médiatisé, l’abandon d’un nouveau né, de sexe masculin avec son cordon ombilical, en mai dernier, dans les latrines du campement de Dougouolo dans le cercle de Bla, région de Ségou, relayé par les médias, a suscité beaucoup d’émoi.
Les causes de l’abandon d’un nouveau-né sont nombreuses, selon Hawoye Maiga. La cause de ce fléau est multidimensionnelle dans la mesure ou les raisons différent selon les cas. Le manque de moyens pour s’occuper peut pousser une jeune mère à abandonner son bébé, il y a aussi la pesanteur sociale etc. « J’ai une cousine qui était venue étudier chez nous, elle est tombée enceinte. Après son accouchement, par peur de ne pas déshonorer sa famille, elle a abandonné son bébé devant une porte pour pouvoir retourner au village. Dès années plus tard, elle est revenue du village pour chercher son enfant…»
Pour Makan Bagayogo, médecin de son état, un autre aspect n’est pas à négliger : la lâcheté et l’irresponsabilité de certains pères qui refusent la paternité de leurs enfants. De son avis, il est aujourd’hui important de sensibiliser les jeunes à la contraception. « Chacun doit jouer son rôle dont l’usage des moyens de contraception dont le préservatif pour ne pas tomber enceinte et en cas de grossesse, les deux parents doivent assumer leurs responsabilités et se soutenir. Il faut plus particulièrement faire connaitre aux jeunes filles, les méthodes de contraception pour éviter les grossesses non désirées et leur apprendre à être consciente des conséquences des rapports sexuelles non protégés.», explique le médecin. Selon certains, le meilleur moyen de faire baisser drastiquement le nombre des nouveaux nés abandonnés est de légaliser l’avortement, car, le plus souvent, les cas de nouveaux nés abandonnés, d’infanticides sont souvent liés à des incestes ou à des viols. Cependant, la possibilité d’avorter, même dans les pires des cas, se heurte à la réticence des foyers religieux, attachés à la religion et à ses interdits.
Korotomou Bagayogo, stagiaire
Source: Le Républicain