Notre pays a du mal à trouver son chemin. Combien de gouvernements ont échoué à travers la réponse aux multiples préoccupations existentielles des populations ? L’on n’arrive toujours pas à poser un diagnostic clair qui permette enfin d’amorcer un développement réel. Les politiques ont donc échoué et pourquoi ne pas nous tourner vers notre culture qui reste après tout le socle de tout développement. Le mal-être et le mal-vivre de nos populations trouvent sans aucun doute leur racine dans la méconnaissance de nous-mêmes, de ce que nous fûmes et de ce que nous sommes. Les artistes l’ont bien compris et c’est pourquoi il y a trois ans qu’ils ont proposé à la présidence de la République le scénario et le budget d’un film Maliden Kura pour financement.
Maliden Kura est un film documentaire d’éducation et de sensibilisation afin de restituer à l’homme malien son identité d’avant ; à savoir : l’amour de son prochain, la formation d’hommes de qualité, l’éducation des enfants, le rôle de la femme dans la famille et dans la société, le devoir de l’homme dans la vie, une comparaison entre la société d’avant et celle d’aujourd’hui afin que chacun reconnaisse ses responsabilités pour une prise de conscience collective enfin de sauver notre société qui est en perdition.
Les avantages et les échecs après cinquante (50) ans d’indépendance
Tenir compte de l’évolution sociale, des mentalités de la grande famille avec un
seul chef à la petite famille. Ce film, sans être une insulte aux Maliens que nous sommes, nous donne la mesure de la sociabilité qui reste le grain de sel de notre humanité.
Le Malien d’aujourd’hui a perdu ses repères, ses ressorts culturels. L’on ne connaît plus ses origines et souvent on a honte de parler dans nos langues et certains de nos cadres, s’ils le pouvaient, auraient fait disparaître les cicatrices raciales qu’ils portent sur le visage et qui restent de vrais identifiants pour eux.
Ils ne sont pas non plus nombreux ceux d’entre eux qui partent au village à cause du manque d’eau potable, d’électricité, etc. L’homme malien n’a désormais de respect que pour l’argent, le bien matériel et qui s’acquiert par tous les moyens possibles et inimaginables.
Cet argent permet de tout faire, y compris même les plaisirs les plus malsains. Il nous faut “créer” un nouveau type de malien pour qui la patrie a un sens, pour qui l’honneur et la dignité restent le fondement de la personnalité si nous voulons donner à notre pays les moyens de son développement.
Et c’est à cet exercice que Souleymane Amadou Cissé cet artiste auteur, compositeur, scénariste et guitariste – qu’il ne faudrait pas confondre avec le Vieux Souleymane Cissé – a voulu réaliser son film de Maliden Kura pour lequel il a été convoqué à la présidence pour lui faire dire que le président de la République a donné son accord pour le financement de cette œuvre d’éducation citoyenne et nous avions écrit cela dans notre n°183 du vendredi 13 septembre 2019 afin d’attirer l’attention des uns et des autres.
Il y a trois ans de cela que ces artistes attendent, un silence radio du côté de Koulouba. Que s’est-il donc passé ? L’artiste attend de comprendre lui aussi. K. THERA
Source: Aujourd’hui-Mali