Vu la place de la propreté dans la tradition malienne ;
Vu la propreté d’antan de Bamako la coquette ;
Vu la nostalgie des canaris propres devant les familles bamakoises dont l’eau était remplacée deux fois par jour ;
Vu l’islam qu’est essentiellement une religion de propreté et de l’effort d’encens ;
Vu la bonne haleine qu’est signe ostentatoire de respect et de l’amour de son prochain ;
Vu la confiance du peuple aux nouvelles autorités du Mali ;
Vu le nouveau pacte de compagnonnage du Président de la République s’articulant d’abord autour de la reconstruction du Mali.
IBK décrète :
Article 1 : Les chefs de villages, de quartiers et les maires sont, à partir de dorénavant, engagés à rendre salubres les espaces relevant de leurs domaines de compétence respectifs.
Article 2 : Le président du Haut Conseil Islamique, les imams, les présidents des comités de gestion sont sommés, à partir de dorénavant, de rendre attrayantes les mosquées par un effort d’encens sans précédent.
Article 3 : Les Maliens doivent intégrer, à partir de dorénavant, dans leur code de bonne conduite et de respect de la valeur sociétale de la relation humaine au Mali l’usage judicieux du cure dent, de la broche à dent et du bain de bouche au risque de manifester de l’irrespect et de la discourtoisie à l’endroit de leurs prochains par la mauvaise haleine.
Article 4 : Le compagnonnage du Président de la République est conditionné, à partir de dorénavant, à l’accomplissement par chacun de son devoir de citoyen, loyal vis-à-vis du Mali et plus jamais à la personne d’IBK, qui sait et d’ailleurs qui a réitéré, au grand dam des flagorneurs du jour, son appartenance à l’humaine condition faite de hauts et de bas.
Article 5 : Le Président de la République a décidé, qu’à partir de dorénavant, il sera impitoyable vis-à-vis de tout décideur qui recevra des retro-commissions sur les marchés publics de l’Etat du Mali dont la gestion a déjà fait l’objet de trop de dérives.
Grosso-modo, à partir de dorénavant, IBK propose un nouveau pacte de confiance ou de crédibilité à ses compatriotes, aux amis et observateurs étrangers de la scène politique malienne. A tous-ceux-ci, il promet un nouveau et bon départ de son régime à la faveur duquel il souhaiterait être jugé comme le maçon au pied du mur de la reconstruction et de la renaissance de la nation malienne.
Cependant, nous savons qu’à son élection IBK avait toutes les cartes en main mais cela ne lui a pas permis de renouer le fil de l’honneur et de la dignité du Malien par la rupture avec les mauvaises pratiques et habitudes immondes socle de la mal gouvernance ayant entrainé l’Etat du Mali dans le précipice. De l’habitude nous avons appris qu’elle a la vie dure toute chose qui fut constatée et rendue par Wallenstein de Schiller dans l’« Eternel Hier » en ces termes :
« Tout ce qui a été reviendra toujours. Et aura cours demain parce qu’il a prévalu aujourd’hui ».
Nous voulons bien croire à la bonne foi du Président de la République, de l’homme de toutes les situations que connaissait le pays en 2013. Mais, eu égard à l’espérance et l’espoir que son élection avait suscités chez l’écrasante majorité des votants au second tour de l’élection présidentielle dernière, il doit se convaincre lui même qu’en moins de deux ans d’exercice de pouvoir ,il y a eu trop de rendez-vous manqués , de momentums définitivement envolés. Ces actes manqués ont, par finir, constitué le socle d’un scepticisme des citoyens qui sont déjà désenchantés de son régime. Pour lever ce scepticisme légitime des citoyens, l’exécutif est attendu par des actes forts, républicains et progressistes allant dans le sens du soulagement des peines de la nation malienne tout entière en cette période particulièrement sensible de son histoire. En lieu et place de ces actes d’espoir et d’espérance à l’endroit des citoyens, l’exécutif, en panne généralisée, veut les abonner à une surabondance verbale creuse sans effet et sans lendemain promoteur de changement tant attendu.
Seydou CISSE
Professeur Assistant de philosophie à
l’ENSup et à la FSHSE.
source : Le Républicain