Le quotidien Aujourd’hui au Burkina nous rappelle le contexte : « dans 4 jours, dimanche, les Guinéens se rendront aux urnes pour élire leur président. Cette présidentielle opposera Alpha Condé, président sortant et candidat à un troisième mandat, et Cellou Dalein Diallo, son principal opposant qui le défiera pour la troisième fois consécutive. Outre ces deux duellistes, dix autres candidats sont également en course pour ce scrutin qui s’annonce tendu et risqué du fait de la polémique née de la volonté du président Condé de briguer un troisième mandat. »
Et en effet, la situation se crispe à l’approche du scrutin. Avec des violences, notamment dans la ville de Kankan, ces derniers jours.
Le site d’information guinéen Ledjely raconte : « au lendemain du blocage du cortège de Cellou Dalein Diallo à Tokounou alors qu’il se rendait à Kankan pour y tenir un meeting, les violences se sont poursuivies hier dans la ville, relate Ledjely, où plusieurs boutiques et magasins ont été attaqués et pillés ; et des maisons appartenant à des citoyens supposés être des partisans de l’ancien Premier ministre détruites ou carrément brûlées par des individus se présentant comme des militants du président Alpha Condé. C’est dans les quartiers de Missiran, Kabada 2 ou encore Mobile que les violences ont été plus intenses. (…) Malgré le passage du Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, à Kankan hier lundi où il a animé un meeting pour le parti présidentiel, les violences se sont poursuivies jusqu’à la tombée de la nuit. Une situation qui laisse craindre un effet contagion dans d’autres localités du pays, s’alarme Ledjely, alors que les Guinéens sont appelés aux urnes dimanche. »
« Ne jetez pas des pierres ! »
Pour sa part, « le président de la République Alpha Condé a été accueilli, hier après-midi, par une foule en liesse au stade préfectoral Jean Djibril Lènaud de Kissidougou, rapporte Guinée News, autre site d’information guinéen. Les militants du RPG arc-en-ciel étaient fortement mobilisés pour cette réception du chef de l’État. »
À cette occasion, pointe Guinée News, « Alpha Condé a dit regretter les événements de Tokouno suite à l’attaque du cortège de l’opposant Cellou Dalein Diallo : ‘j’ai toujours dit à mes militants, ne jetez pas des pierres, ne barrez pas la route. Ce qui a été fait à Tokounou est regrettable, a affirmé le président-candidat, et j’ai dit aux militants de Kankan que je ne suis pas d’accord. Nous ne sommes pas comme eux. La politique, c’est de communiquer son programme devant le peuple et le peuple choisit’. (…) Alpha Condé est attendu ce mardi à Kankan pour un meeting. »
Mali : réconciliation et action
À la Une également : le Mali… Après le soulagement suite à la libération des otages, après les polémiques et la suspicion sur les contreparties, place maintenant à l’action du gouvernement de transition…
C’est du moins le credo du quotidien en ligne Malikilé : « on pourra toujours spéculer sur la contrepartie consentie pour la libération de Soumaïla Cissé, cependant l’heure est à la réconciliation nationale. Le discours de l’ancien otage va dans le sens de la reconstruction du Mali à travers le soutien aux autorités de la Transition même si la mise en place de celle-ci n’a pas été sans heurts et sans déception. Il appartient maintenant à toutes les Maliennes et tous les Maliens, pointe Malikilé, de travailler au succès de la Transition qui va durer 18 mois, un travail qui devra se faire dans la confiance et le respect de toutes les parties. C’est ainsi que l’on pourra reconstruire le Mali qui vogue en pleine crise depuis près d’une décennie (…). »
Du pain sur la planche pour Moctar Ouane
Alors, « esquisser le ‘Mali nouveau’ : c’est la délicate mission du Premier ministre Moctar Ouane », relève Le Monde Afrique. « Lors de son premier discours devant son cabinet, le Premier ministre a rappelé que la priorité serait donnée aux six grands axes définis par la feuille de route de la transition élaborée mi-septembre, allant du rétablissement de la sécurité à la refonte du système éducatif. Des projets de fond pour reconstruire l’Etat qu’il a vu s’écrouler ces huit dernières années. Aujourd’hui, beaucoup veulent croire qu’il va faire bouger les lignes, relève encore Le Monde Afrique, animé notamment par son patriotisme et la fierté de ses racines. ‘Il possède une bibliothèque remarquable sur l’histoire du Mali’, se remémore un chercheur qui partage la même passion. Et l’universitaire de parier que sa bonne connaissance de la région du centre, dont Moctar Ouane est originaire, sera pour lui un véritable atout. »
RFI