Et plus particulièrement au Burkina Faso en ce moment, avec l’attaque samedi dernier du marché de Silgadji dans la province du Soum qui a fait 39 morts selon un bilan officiel.
WakatSéra s’interroge : « Pourquoi encore Silgadji où un pasteur et cinq de ses fidèles ont été tués en avril 2019 ? Pourquoi encore le Soum où les attaques terroristes ne se comptent plus ? Pourquoi encore le Burkina ? Et enfin, pourquoi encore des civils aux mains nues et donc incapables de se défendre ? » D’ailleurs, poursuit le site burkinabè, les milliers de déplacés, « exilés dans leur propre pays, qui ont pris la clé des champs, ne savent même plus où poser le peu de bagages que certains ont pu ramasser dans la précipitation. Nombre d’entre eux ne savent même pas où dormir et trouver quelque chose à se mettre sous la dent devient un exploit. Dans ces circonstances, penser au reste de la famille, notamment aux enfants, devient un casse-tête, difficile, voire impossible à dénouer. »
Les enfants, premiers exposés…
Les enfants, particulièrement vulnérables bien sûr…
Ils sont désormais près de 5 millions à avoir besoin d’une assistance humanitaire dans trois pays du Sahel, plus précisément le Burkina Faso, le Mali et le Niger. « C’est un constat alarmant que vient de livrer l’Unicef dans son rapport publié avant-hier, relate Le Point Afrique. En cause ? “La flambée de violence, les attaques contre les enfants et les civils, les enlèvements et le recrutement d’enfants dans des groupes armés”, réalité inhérente à la crise que connaît le Sahel depuis plusieurs années. Cette situation a également poussé plus de 670.000 enfants de la région à fuir leur foyer depuis le début de l’année 2019. C’est deux fois plus qu’en 2018. […] Et si le bilan est dramatique, les conséquences sur l’avenir des enfants le sont tout autant, relève encore Le Point Afrique. En effet, l’insécurité dans la région a aggravé une situation sanitaire qui était déjà bien fragile avant le début du conflit. L’accès aux soins de santé, de plus en plus restreint, favorise ainsi le développement de diarrhées, du paludisme et de la rougeole. » De plus, « dans cette situation où les besoins primaires ne sont pas comblés, difficile pour les enfants du Sahel de suivre une scolarité. D’autant plus que les structures ne sont plus accessibles et que “les menaces contre les écoles, les élèves et les enseignants sont devenues un phénomène régulier”. »
« Comment arrêter cette course folle à l’abîme ? »
Et on revient à WakatSéra qui s’interroge : « d’où viendra le salut pour les populations civiles ? Peut-être du recrutement des volontaires dont l’initiative prise par le gouvernement vient d’être entérinée par l’Assemblée nationale burkinabè ? Ou des dernières décisions qui sont sortis du conclave des chefs d’état-major du G5 Sahel dont l’une d’elles permet à une armée d’intervenir à 100 kilomètres au-delà de ses frontières avec un autre pays du même espace du G5 Sahel ? Ou encore des négociations avec les terroristes que proposent de plus en plus de personnes pour parvenir à une trêve, pourquoi pas à une paix des braves ? En tout cas, toutes les options sont sur la table. »
« Comment arrêter cette course folle à l’abîme que nous imposent ces hommes qui ont vendu leur âme au diable ? […] Il faut une thérapie de choc, s’exclame Le Pays. Et celle-ci doit commencer par l’armée burkinabè qui doit prendre pleinement conscience que sa vocation première n’est pas de se protéger, mais de protéger les populations civiles. Elle se doit donc d’être proactive en augmentant ses moyens de surveillance du territoire et en augmentant et réadaptant ses capacités de mobilité pour désorganiser les stratégies de l’adversaire et l’empêcher d’agir. »
« La canonnière ou bien le dialogue ? », s’interroge pour sa part Aujourd’hui. « Si le Malien IBK et le Burkinabè Roch Kaboré sont (officiellement) arc-boutés à un non-dialogue avec les jihadistes, on sent une flexion chez le premier depuis quelques mois, avec les contacts noués par son haut représentant au centre, Diocounda Traoré, avec le chef djihadiste Amadou Koufa. » Alors, préconise Aujourd’hui, il va falloir parler d’une même voix, quant à d’éventuelles négociations avec Iyad Ag Ghali et autre Amadou Koufa. Car aller en rang dispersé à ce dialogue pour la paix, c’est ragaillardir les Katibas. […] Une stratégie commune s’impose. Si dialogue il y a, il doit être unitaire. »