Après avoir fait le constat de la fin de la mise en place des organes de la Transition, le Consortium des Organisations de la Société Civile (OSC) pour des réformes profondes au Mali a, au cours d’une conférence de presse, animée samedi, réitéré sa demande de conduite de » réformes nécessaires à l’organisation d’élections crédibles, transparentes et inclusives « .
Le Conseil National de Transition, dernier organe transitoire à être mis en place, est installé depuis le 31 décembre 2020. Le CNSP, organe militaire ayant renversé le pouvoir d’IBK en août 2020, a été formellement dissout par décret présidentiel daté du 18 janvier dernier. Sur cette base, le Consortium des OSC estime que tous les organes de la Transition ont été, à ce jour, installés malgré des » controverses » et » dénonciations « .
Selon ce regroupement, composé des organisations de la société civile dont une mission d’observation électorale, » il reste aux autorités de la Transition à engager les réformes politiques, institutionnelles et électorales qui sont nécessaires à l’organisation d’élections crédibles, transparentes et inclusives en République du Mali « .
Parmi ces réformes, il insiste sur » la mise en place d’un organe de gestion électorale unique, indépendant et pérenne « . Lequel remplacera l’actuelle architecture institutionnelle électorale » complexe et qui n’a pas réussi, jusqu’ici, à permettre une gestion efficace et crédible des processus électoraux « . La Transition se doit, indiquet-il, » de trancher cette question « .
Relecture des lois
De plus, souligne-t-il la nécessité de » réviser les textes connexes à la loi électorale « . La relecture des lois ne doit pas se limiter, selon le Consortium, aux lois électorales, celles organiques des députés, à la Charte des partis mais doit s’étendre à la Constitution, à la loi sur le découpage territorial et électoral. Elle doit aussi concerner les modalités de désignation des membres de la Cour Constitutionnelle et ses attributions en matière de contentieux électoral, le plafonnement des dépenses et le dispositif de comptabilité des campagnes, l’exigence de la publication en ligne des résultats des scrutins par centre et bureau de vote dans la Loi électorale, entre autres. Ce regroupement réclame aussi » l’adoption d’une stratégie d’éducation civique et de sensibilisation « . Il invite, à cet égard, les autorités de la Transition à créer » un environnement inclusif et représentatif réunissant les partis politiques, les représentants de la Société civile, les minorités, les femmes et les jeunes et à entreprendre les réformes politiques, institutionnelles et électorales nécessaires, dans un court terme « . Les organisations formant ce consortium sont l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté active (AJCAD), Doniblog-Communauté des Bloggeurs du Mali et la Fondation Tuwindi, entre autres.
Moussa Sayon CAMARA
Source : l’Indépendant