Depuis des semaines déjà, les habitants de la Commune 4 du District de Bamako n’arrivent plus à faire évacuer leurs ordures au dépôt de transit. Pour cause, l’endroit qui était destiné à cet effet est pris d’assaut par une montagne d’ordures. Ce qui a d’ailleurs été source de tensions entre les populations riveraines de ce dépôt de transit et les charretiers qui acheminaient ces ordures. Et aujourd’hui, ne sachant plus où mettre leurs ordures, des familles de la CIV sont aujourd’hui obligées de vider les contenus de leurs poubelles pour les bruler dans les rues. Cet acte aussi n’aura – t – il pas des conséquences sur la santé de la population et ne favorise-t-il pas la pollution de l’air?
Surnommé le mont « Kilimandjaro » à cause de l’immensité des ordures qu’il entasse, le dépôt de transit d’ordures de Lafiabougou est devenu un serpent de mer, autant pour les autorités publiques et municipales que la population riveraine. On ne peut pas évaluer le montant exact en termes de dizaines de millions qui ont été engloutis dans la gestion de cet espace par les différents régimes. S’y ajoutent les efforts de certaines organisations de protection de l’environnement, telle l’Association An Bi Ko de Batouly Niane. Mais rien à faire. Le Kilimandiaro d’immondices surplombe toujours le cimetière de Lafiabougou. A telle enseigne qu’il n’y a plus de place pour acheminer les ordures ménagères des foyers de la CIV.
Malgré qu’il soit évacué plusieurs fois avec la mobilisation souvent des centaines de camions et autres machines de travaux publics, ce dépôt refait toujours surface en un temps record. C’est ce spectacle désolant qu’il reflète encore de nos jours. Pendant le petit temps où son évacuation a connu un arrêt, la montagne d’ordures a repris une dimension jamais égalée. Des déchets avaient commencé à prendre siège dans les maisons environnantes et une odeur bizarre se dégageait dans ce dépôt. Paludisme, intoxications alimentaires, fièvre typhoïde sont le quotidien des populations riveraines, qui vivaient comme dans l’enfer. Les conducteurs des charrettes qui acheminaient à ce dépôt les ordures recueillies dans les poubelles familiales ont jeté l’éponge sur fond d’échauffourées avec les riverains. Une bagarre s’est éclatée même entre ces agents GIE et les habitants de la zone.
Maintenant, ne sachant plus où mettre les déchets, les populations de Lafiabougou comme des autres quartiers de la Commune 4 du District de Bamako ont commencé à les brûler devant les portes. Ce, sans tenir compte de toutes les conséquences que cela pourra engendrer.
Les autorités sont donc interpellées à prendre des dispositions par rapport à cette situation qui n’honore pas l’image de notre capitale et qui tue lentement les populations qui assistent impuissante à cette incinération de déchets à ciel ouvert.
Adama Tounkara
Source: Le Sursaut