A l’entrée du quartier de Sokonafing, se trouve un bar où l’on vend de la bière traditionnelle. Cet endroit porte le nom de la promotrice des lieux “Amikourouni” ce qui signifie Ami la courte.
Dans la matinée du lundi 19 novembre 2018, le corps sans vie de Mamadou Doumbia dit Réseau a été découvert sous un manguier qui lui servait de dortoir dans le jardin qu’il gardait. Depuis, c’est le sujet qui domine l’actualité dans le quartier de Sokonafing et environnants. Les commentaires vont bon train et la plupart des gens que nous avons rencontrés se sont dits très surpris par cet acte ignoble. Car, dit-on, le fameux Réseau était un sans-abri qui aimait se saouler, mais qui ne causait tort à personne. “Il vidait les poubelles et les toilettes traditionnelles pour se faire un peu d’argent. Il n’était nullement agressif ni violent, il ne volait pas aussi. C’était plutôt un homme drôle qui savait faire rire les gens”, confirment également la plupart des personnes que nous avons interrogées.
Informer de la situation, les limiers du 8e Arrondissement se rendront sur place en compagnie d’un médecin légiste. Aussitôt après les toutes premières enquêtes de terrain, une piste les a conduits à un homme répondant au nom d’Adama Koné. Celui-là même qui est considéré par tous les résidents de Sokonafing comme étant l’ami le plus proche du défunt.
Très vite, les moyens seront mobilisés pour appréhender le suspect. Arrêté et conduit au 8e arrondissement, le présumé coupable racontera plusieurs versions des faits lors des différentes interrogations. C’est ainsi qu’après lecture des différents rapports, que le commissaire Bamba va décider de s’autosaisir de l’affaire pour mettre en exergue ses nombreuses expériences. Il fera donc sortir le présumé coupable de la garde-à-vue, lui tendra une mèche de cigarette. Et lui demander de tout lui expliquer sagement sans pression. Le jeune Koné a été tellement mis à l’aise par le commissaire Bamba qu’il n’a pas tarder à passer aux aveux.
“Réseau et moi avions négocié la vidange d’une toilette traditionnelle à 10 000 F CFA. Nous avons pris avec le propriétaire de la toilette comme avance le montant de 2500 F CFA. Après avoir acheté 500 F CFA de pétrole, nous avons gardé chacun 1000 F CFA. C’est justement avec les 1000 F CFA que j’ai reçu comme avance que je suis allé me saouler. Du coup, je n’ai pas pu rejoindre Réseau qui a donc finalement fait le travail seul. Cependant, dans la soirée quand j’ai retrouvé Réseau chez la vendeuse de bière traditionnelle, je lui ai demandé de me donner au moins 1000 F CFA. Il n’a pas voulu, j’ai insisté et nous avons fini par nous battre. J’ai réussi à le mettre à terre et pendant que j’étais sur lui, j’ai sorti mon petit couteau pour lui infliger quelques coups. Après, je me suis lever tranquillement pour partir chez moi”, a-t-il bien expliqué. Et d’affirmer que cela c’est fait en présence de la patronne des lieux Amikourouni et bien d’autres personnes.
En tout cas, la promotrice du bar Amikourouni, ses serveuses et le présumé coupable sont à la disposition du commissariat du 8eme arrondissement et les enquêtes qui sont d’ores et déjà en cours, permettront d’en savoir davantage.
Affaire à suivre…
Drissa Kantao
Source: Le Confident