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7ème exposition agricole internationale du Qatar : L’Office du Niger en quête de 26 milliards pour aménager 1,5 millions d’hectares

La Direction générale de l’Office du Niger, sous la férule du son président directeur général, le Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, a formulé une requête de financement qui permettrait d’étendre les superficies aménagées à la demande expresse du ministre de l’Agriculture, le Dr Nango Dembélé. Ses homologues des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, ainsi que de l’Economie et des Finances se sont également joints à la cadence en transmettant ladite requête au Directeur général au Fonds du Qatar pour le Développement. La balle est désormais dans le camp du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, dont les bonnes relations avec l’Emir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pourraient permettre de mobiliser les 26 milliards de FCFA nécessaires à la réhabilitation du canal de Macina et de celui du Fala de Boky Wéré. Le PDG de l’Office du Niger repose donc de grands espoirs sur la visite officielle du président IBK au Qatar, prévue en juin prochain.

 

Il faut noter que le terrain avait été balisé par un récent séjour du Président – Directeur Général de l’Office à Doha où Mamadou M’Baré Coulibaly conduisait une importante délégation de collaborateurs à la 7ème Exposition agricole internationale du Qatar. Au cours de cette rencontre des investisseurs – où il faisait figure d’invité d’honneur, le patron de l’Office du Niger sous les auspices de l’ambassadeur du Mali au Qatar, Tidiani Diakité, a eu, en marge de l’exposition, des rencontres de haut niveau avec des investisseurs qataris. Après des rencontres à Hassad Food et à l’Alliance Mondiale des Terres Arides (19 et 20 mars), le PDG a été reçu en audience, le 21 mars par Faisal Holding et Barzan Holding. Chez les deux grands investisseurs, le Dr Mamadou M’Baré Coulibaly a fait étalage, images à l’appui, des énormes potentialités de la structure qu’il dirige, en vue de susciter l’intérêt des investisseurs et les convier à un partenariat gagnant-gagnant. En prélude à cette collaboration potentielle, le Dr Coulibaly a invité ses interlocuteurs à l’Office du Niger pour une mission de prospection. En toile de fond, les projets longtemps caressés par l’Office du Niger d’agrandissement du canal de Macina et de réhabilitation du Fala de Boky Wéré. C’est ainsi qu’une requête d’un montant de 26 milliards de FCFA a été adressée au Directeur général du Fonds du Qatar pour le Développement.

Le canal de Macina, pour rappel, est la première réalisation des trois adducteurs de la Zone Office. Il a été exécuté à la moitié de ses capacités dans les années 1930 pour irriguer les systèmes hydrauliques du Macina (776.000 ha), du Kareri (495.000 ha), du Kokeri (148.000 ha), soit environ 1.500.000 ha. La zone couverte par ce canal s’étend sur les régions de Ségou et de Mopti.

L’ouvrage en question est long de 23 km, large de 25 m au plafond. Il est réalisé provisoirement pour produire un débit de 45 m3/s et devrait être finalisé pour un débit de 210 m3/s.

Le Fala de Boky Wéré, qui assure la continuité du canal de Macina, est un ancien défluent du fleuve Niger endigué pour contenir les plans d’eau nécessaires afin de permettre l’irrigation.

– Justification du projet 

La réalisation de ce projet va permettre d’augmenter le débit du canal de 45 m3/s à 210 m3/s afin de pouvoir irriguer plus de 1.500.000 ha et, ainsi, satisfaire les besoin en eau et en terre de nombreuses perspectives d’aménagements publics ou privés.  Elle mettra également fin aux crises d’eau fréquentes et aigues qui entraînent des pertes de rendement et provoquent des crises sociales importantes.

Le projet permettra aussi d’atteindre l’objectif d’extension de PAHA de plus 330.000 ha à travers l’accroissement du système hydraulique de Macina et l’ouverture des systèmes hydrauliques de Kareri et de Kokeri.

Enfin, il va rétablir l’écosystème durement éprouvé par plusieurs décennies de sécheresse et redynamiser les activités agro-sylvo-pastorales.

– Faisal Holding et Barzan Holding prêts pour une mission de prospection à l’ON

A Faisal Holding, une société privée créée en 2001 pour lutter contre la pauvreté via le développement innovant dans le secteur industriel et professionnel, le Directeur des investissements, Hisham Hakim, se dit prêt à intervenir à l’Office du Niger à travers leur bureau basé à Casablanca au Maroc.

10.000 ha proposés à Barzan Holding

Barzan Holding a pour vocation le renforcement des capacités. Elle est ainsi ouverte aux entreprises internationales et leur offre la possibilité de collaborer à la Recherche-Développement (R&D), de faciliter le transfert de connaissances et de créer des technologies de défense et de sécurité innovantes. Après les échanges sur le potentiel agricole de l’Office du Niger, le Dr Mamadou M’Baré Coulibaly a mis sur la table une proposition de 10.000 hectares à exploiter, une offre que la société qataris s’est engagée à examiner après avoir prospecté le potentiel agricole de l’Office.

Village de Toguéré Coumbé : Un «Ogossagou» bis en gestation

Le village de Toguéré Coumbé (cercle de Ténenkou, région de Mopti) est depuis déjà un an dans le collimateur de terroristes (autochtones et allogènes) dont l’objectif apparent est de l’effacer de la carte du Mali.

Depuis mars 2018, en effet, les nouveaux maîtres des lieux réagissent à l’insubordination des habitants en leur interdisant tout déplacement : aucun citoyen n’y entre et n’y sort. Et ceux qui ont considéré cette nouvelle règle comme une blague de circonstance en ont pris pour leur témérité. La plupart ont été enlevés ou maltraités et bien souvent jusqu’à ce que mort s’en suive. Et ce n’est pas tout. Il est également hors de question de récupérer les corps des infortunés.

C’est ainsi que le village de Toguéré Coumbé s’est retrouvé sous blocus économique. Depuis un an, nul n’a pu cultiver, pêcher ni conduire son bétail au pâturage : les 230 bœufs de labour sont enlevés, l’accès aux espaces halieutiques et pâturage strictement interdit.

Depuis un an, la contrée n’est pas moins asphyxiée par l’interdiction d’accès à tout moyen de transport terrestre ou fluvial. Des agents de sécurité attitrés du nouveau pouvoir local sont postés à quelque 20 kilomètres (nous disons bien 20 kms depuis un an) pour intercepter et détourner tout transporteur audacieux. Le village est ainsi sevré  de vivres.

C’est au regard de cette situation ubuesque que le Gouvernement de la République a, à deux reprises (en novembre 2018 et en mars 2019), procédé à l’approvisionnement du village en denrées de première nécessité par des convois sécurisés, qui ont d’ailleurs essuyé des attaques par balles et par engins explosifs improvisés. Des initiatives vivement saluées par les bénéficiaires reconnaissants.

A présent, la population lésine sur les ultimes économies de cet approvisionnement et rien n’annonce un lendemain meilleur, en dépit de la présence d’agents de sécurité et leurs patrouilles périodiques tout autour. Pis, les terroristes progressent insidieusement et inexorablement vers le village. Leur dernière trouvaille aura été de déguerpir de force les campements de pêche qui entourent le village pour le découvrir, puis stratagème «Cheval de Troie» par valse de troupeaux de bovins qui s’approchent du village la nuit pour s’y éloigner le jour. Ces troupeaux sont infiltrés par de vrais faux bergers qui attendent le meilleur moment pour agir.

En définitive, si rien n’est fait dans les tous prochains jours, les habitants du village périront de famine ou seront massacrés par les terroristes plus que jamais sûrs de leur fait.

En attendant, une maladie inhabituelle, en tout «enflante», fait des ravages et tue au quotidien puisque  les malades sont inaccessibles aux bonnes volontés, les ONG en l’occurrence.

Il urge, en tout état de cause, d’éviter dès aujourd’hui un «Ogossagou du Delta» parce que demain pourrait être tard.

Ousmane N’Diaye, Correspondance particulière 

 Le Témoin

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