Le 23 septembre, le président IBK, s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations unies. Routine diplomatique, cet exercice devient une tribune plus qu’appropriée par les temps qui courent. Non seulement le président a tenu à rappeler par la voix la plus autorisée qu’il est, la réalité du processus en cours, mais il a surtout exprimé la détermination du Mali à tout mettre en œuvre pour faire de la paix une réalité pour chaque Malien.
IBK a informé de la création des deux nouvelles régions et des efforts du gouvernement pour les rendre viables au plus vite comme en témoignent les gros investissements consacrés à construire les infrastructures pour équiper les nouvelles autorités.
Sur le plan institutionnel, de grandes avancées ont été réalisées au titre desquelles la modification du code des collectivités et l’adoption de la loi sur les autorités intérimaires. Si ces avancées sont le fruit de la volonté du gouvernement, force est de reconnaître que toutes les parties ne jouent pas le jeu, rendant difficile l’impact de ces « avancées » sur le terrain. C’est en cela que le discours du président est touchant. Le message de vérité qu’il a tenu, devra servir de déclic au sursaut de tous les Maliens et par extension de tout le Sahel, car la situation si elle venait à s’enliser embrasera toute la sous-région. IBK a pointé du doigt le goulot d’étranglement ou disons le talon d’Achille du processus de la paix : la situation à Kidal. Pour lui comme pour tout observateur averti, Kidal est l’alpha et l’oméga de la crise actuellement. S’il ne veut pas dissocier Kidal d’un traitement global, c’est bien justement pour la raison que Kidal est une partie du Mali et ne saurait être le pré carré de quelque entité que ce soit. Cependant, le réalisme conduit à comprendre que Kidal constitue effectivement un problème qu’il faut gérer avec courage et détermination.
C’est le sens de l’appel de New York du président de la République. Pour lui, il convient d’équilibrer le traitement, en mettant aussi la pression sur les parties présentes à Kidal autant qu’on en met sur le Mali pour que les parties à l’accord, protagonistes à Kidal, comprennent que la cristallisation qui y prévaut, ne sert aucune cause.
Le discours du président sonne comme un appel du pied à tous les partenaires pour redoubler d’efforts en vue de sauver le processus que tant de rivalités menacent tous les jours, dans la foulée de toutes ces rencontres tenues et sanctionnées par d’innombrables promesses.
Sur le plan du développement, le président s’est fait le porte-parole légal et légitime d’un Mali qui, malgré la situation de crise, tient à arrimer sa barque au port des nations. Le Mali a ratifié l’Accord de Paris sur le climat. Le Mali a adopté le quota en faveur des femmes pour les postes électifs. Le Mali s’engage dans l’application de l’Agenda 2030 comme un nouveau départ après avoir buté sur bien des difficultés.
Le Mali reste attaché à sa diplomatie de soutien à la cause palestinienne et à la proposition de deux Etats comme l’une des solutions à la crise politico-sécuritaire au Proche-Orient.
Alhousseini A Touré
Source: La lettre du Mali