Entre détournements, surfacturations, vols… le clan du Roi fainéant s’est livré à toutes sortes de délinquances financières. Au lendemain de la chute de IBK, les Maliens ont rêvé à un changement radical de la gouvernance du pays dont le socle allait être une lutte implacable contre la délinquance financière. Aujourd’hui entre d’enchantement et désespoir, le peuple Malien attend de voir les nouvelles Autorités enclenché des actions salvatrices pour permettre à l’État de recouvrer les milliards volés par le clan d’Ibrahim Boubacar Keïta, sa famille et ses affidés.
Aussi, depuis le coup d’état d’août 2020, les Maliens attendent l’ouverture d’enquêtes sur certains dossiers de scandales financiers et autres détournements de deniers publics qui ont jalonné les 7 années du mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta. Et les discours des Autorités de la Transition dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière sont loin de se concrétiser en actes depuis le coup d’État du 18 août 2020 qui a renversé le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Pour preuve, de nombreux dossiers de scandales financiers et/ou de détournements de deniers publics sous le Régime défunt dorment dans les tiroirs. Et, au même moment, leurs auteurs ne sont nullement inquiétés. Alors l’opinion s’interroge : Assimi et les autorités actuelles ont-ils réellement l’intention d’engager des poursuites contre les délinquants financiers ? Ces mêmes autorités ont-elles la volonté d’ouvrir des dossiers sulfureux comme l’achat d’équipements militaires ou encore l’achat de l’avion présidentiel sous IBK ? Le président de la transition est-il décidé à assainir les finances de l’État ? Qui protège les auteurs des détournements qui ont fait perdre à l’État des milliards de francs CFA ? En effet, de nombreux Maliens attendent impatiemment l’audit de la gestion de l’ancien Régime, à commencer par certaines Institutions de la République qui, 7 ans durant, ont été éclaboussées par de nombreux scandales. Cependant, les Auteurs des détournements de deniers publics (nullement inquiétés) se pavanent toujours dans les rues à l’intérieur et extérieur du pays. Curieusement depuis le coup d’État du 18 août 2020, aucun d’entre eux n’a été inquiété. Un sentiment d’impunité Le Premier ministre, Choguel K Maïga a, lors de la présentation du plan d’action du gouvernement 2021-2022, a promis une « gouvernance de rupture et d’exemplarité », fondée sur la lutte contre la corruption et l’impunité. Cependant, les Maliens n’aperçoivent aucun signe pour conforter ces différents discours.
D’où le scepticisme d’une opinion malienne qui ne croit plus aux discours tenus çà et là. D’ autant plus, les structures et services attitrés dans la lutte la corruption, le détournement des derniers publics et le pillage des maigres ressources financières de l’État, à savoir le Bureau du Vérificateur Général (BVG), l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), la Cellule d’appui aux services de contrôle de l’Administration (CASCA), la Cellule nationale de traitement des informations financières et le Pôle économique et financier ont tous transmis des piles de dossiers aux Institutions de la République, aux Tribunaux et aux Instances judiciaires compétentes. Les Responsables de ces structures ont produit des Rapports déposés à la justice avec à l’appui des chefs d’accusations bien fournis. Il s’agit notamment le scandale de l’achat de l’avion présidentiel avec la complicité du Corse Michel Tomi (ami d’IBK), l’achat d’équipements militaires à coût de milliards de francs CFA, ou encore la sulfureuse affaire dite des « blindés en carton » et la rénovation du palais de Koulouba, dont le marché a été attribué à un membre de l’ex famille présidentielle, … Outre ces scandales, il y ‘a aussi eu le bradage du patrimoine de l’État. Ainsi, plusieurs bâtiments publics ont été cédés à certains opérateurs économiques à des prix largement inférieurs à leur valeur. Ces’’ ventes ‘’ opérées dans des conditions opaques ont profité à des‘’ opérateurs économiques’’ véreux et à des prêtes noms connus. La liste des immeubles bradés, leurs prix de cession et les adjudicateurs, tous des opérateurs bien connus, avait défrayé la chronique, quelques jours avant la chute du Président IBK et de son régime. En 2018, un Rapport canadien sur le traitement judiciaire des cas d’irrégularités financières précise que « près de la moitié des dossiers font l’objet d’un classement sans suite ; donc, pas de poursuites, faute d’infraction pénale ». Ce qui amène à un « niveau très bas de recouvrement de 6,5 % du montant total des irrégularités financières ». En clair, les Autorités maliennes n’auraient récupéré qu’environ 48 milliards de francs CFA (73,2 millions d’euros) sur les 741,5 milliards de francs CFA d’irrégularités financières constatées par le BVG entre 2005 et 2017. On attend, en somme, plus de rigueur de la part des Autorités de la Transition dans le recouvrement des irrégularités financières. A cela on peut ajouter les différents rapports du vérificateur général (2013 – 2019) qui révèlent tous d’importantes irrégularités dans la gestion des deniers publics, des détournements des deniers publics, à la surfacturation et autres pratiques corruptives… Grosso modo, ces rapports ont révélé un trou de 153 milliards de FCFA de manque à gagner pour l’État malien engendré par une mauvaise gouvernance. Ce préjudice énorme à l’État se décompose comme suit : 80,21 milliards de FCFA dont 12,28 de fraude et 67,93 milliards de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2013 et 72,97 milliards de FCFA dont 33,95 de fraude et 39,02 milliards de FCFA de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2014. Aussi, plusieurs milliards de FCFA sont détournés par an à cause de la corruption. C’est selon plusieurs Rapports dont celui du Bureau de Vérificateur Général qui élabore périodiquement un document de contrôle sur la gestion des deniers publics. Tous les secteurs sont infestés : santé, éducation, emploi, sécurité, justice, … Aussi, le Mali sous IBK tournait au rythme de scandales financiers qui paralysent le fonctionnement de l’Administration, asphyxient l’économie et ternissent l’image du pays. Les nouvelles Autorités doivent sans tergiverser lancer des poursuites contre les corrompus, nettoyer en profondeur l’administration qui est minée par la corruption sans cela la refondation annoncée ne sera qu’un leurre. Alors Il ne doit pas y avoir de complaisance envers les auteurs de fraude ou de corruption, car cela fragilise la démocratie, le contrat social et le pacte républicain.
Et il faut s’assurer que lorsqu’il y a détournement des deniers publics, il y a des contrôles, des audits… on envoie les dossiers à la justice et celle-ci a obligation de poursuivre. Car le souhait de la majeure partie du Peuple est le retour à la justice sociale et la lutte contre l’impunité. Donc, il est temps d’entamer des procédures judiciaires contre toutes les personnes physiques accusé de corruption, de détournement des biens ou des fonds publics. Il est temps de passer de la parole aux actes
Mémé Sanogo
Source: Sphinx