L’historien Doulaye Konaté a mis en exergue le parcours exceptionnel de l’illustre disparu, parcours scolaire, professionnel, politique et syndical
L’homme est jaugé à ses actes. Ceux qu’il a accomplis expliquent l’ampleur de l’hommage rendu cette semaine à feu Mamadou Konaté, figure emblématique de la vie politique nationale et africaine, pour le 60è anniversaire de sa disparition. Initiée par l’association qui porte son nom, la série d’activités inscrites au programme de cette commémoration s’est poursuivie hier à l’Assemblée nationale. C’est la salle Mahamane Alassane Haïdara, du nom d’un de ses compagnons de lutte, qui a accueilli l’hommage rendu par la représentation nationale à Mamadou Konaté.
La cérémonie était présidée par Issiaka Sidibé, le premier responsable de l’institution. Il avait à ses cotés, un ancien président du parlement, le Pr Ali Nouhoum Diallo, le président de l’Association Mamadou Konaté et fils de l’illustre disparu, Moussa Konaté. On notait également la présence de membres du gouvernement et du bureau de l’AN, de nombreux historiens et autres personnalités de la vie publique malienne.
L’instant était plein d’une émotion qui a enflé au rythme des témoignages. Entamée par l’hymne des pionniers que l’illustre disparu avait lui même rédigé pour inciter la jeunesse africaine à une prise de conscience, la cérémonie a été marquée par des poèmes élogieux et une évocation sonore sur le parcours de Mamadou Konaté.
L’esprit de toutes ces expressions qui visent à dire l’homme, figure dans un précieux témoignage livré par l’historien Doulaye Konaté. Celui-ci a mis en exergue le parcours exceptionnel de Mamadou Konaté, non seulement en tant qu’élève mais aussi sur le plan professionnel et durant son engagement politique et syndical.
De l’élève brillant qu’il fut à l’instituteur en passant par le leader syndical et politique, le parlementaire et l’exemplarité de sa vie en société basée sur la rencontre entre l’islam et les valeurs de notre société, il est difficile, a estimé le Pr Doulaye Konaté, d’être exhaustif quand on parle des qualités de l’homme. Lui choisit de retenir que Mamadou Konaté avait un sens élevé de la nation et que la nôtre lui doit tout. Son amour pour la patrie est notamment incarné par l’une de ses phrases célèbres : « Nous sommes tous appelés à mourir, ce qui ne meurt pas, c’est le pays, pensez alors au pays ».
Pour l’hommage de l’Assemblée nationale, il était naturel que l’essentiel de ce témoignage retrace le parcours parlementaire de Mamadou Konaté qui culminera à la vice-présidence de l’Assemblée nationale française. Doulaye Konaté dira que durant sa vie de parlementaire, l’homme célébré aujourd’hui, n’a eu de cesse d’œuvrer à la reconnaissance des droits et à l’émancipation des peuples opprimés, principalement en ce qui concerne la législation du travail et l’amélioration du sort des anciens combattants.
Un autre témoignage marquant fut celui de l’ancien député de Tombouctou et fils de Mahamane Alassane Haïdara, le premier président de l’Assemblée nationale. Elhadj Mahamane Haïdara dit Sandi a donc témoigné en tant que fils, héritier politique et ancien député. Il a évoqué les souvenirs transmis par son père sur Mamadou Konaté. Il a également fait cas des liens étroits entre les deux familles, notamment en rapportant une confidence de sa mère : la première fois qu’elle a vu son père verser des larmes, ce fut le jour où on lui annonça au téléphone la mort de Mamadou Konaté.
Dans la même tonalité, le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, a salué un citoyen modèle qu’il a invité la jeune génération à prendre en exemple afin d’apporter des solutions aux problèmes actuels de notre société.
« Mamadou Konaté ne mourra jamais dans la conscience collective. C’est le serment que s’est fait l’Association qui porte son nom », a conclu le président de l’Association Mamadou Konaté.
L. ALMOULOUD
Source : L’Essor