Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Fatoumata Coulibaly.
« Quand j’étais animatrice, je me suis dit que les sujets que j’étais en train d’évoquer pour aider les jeunes à prendre le bon chemin et sensibiliser les femmes sur l’éducation des enfants, je pouvais les écrire et en faire des films ». C’est là que se produit le déclic vers la réalisation pour celle qui est également actrice et comédienne.
Longtemps présentatrice et journaliste-réalisatrice à l’ORTM, son premier film sur les enfants de la rue, « Papi dit N’golo », qu’elle réalise en 1999, est couronné du Grand prix de la Coopération française au Fespaco et lui ouvre la voie d’une riche carrière, où elle alterne la réalisation et les rôles dans plusieurs films.
De la « Quête violée des Talibés »,un documentaire sur les élèves des écoles coraniques, à « Le Combat de Lalla », qui évoque la prostitution cachée, Fatoumata Coulibaly s’engage dans des réalisations dénonçant les maux de la société malienne.
Diplômée de l’Institut national des arts (INA) du Mali, FC, comme elle est surnommée, joue en 2004 en tant qu’actrice le rôle principal dans le film « Moolade » de l’écrivain et réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, ce qui lui vaut le prix de la meilleure actrice au Cinemanila International Film Festival, en 2005.
Celle qui a joué en 1995 dans le long métrage « Guimba le tyran » du réalisateur Cheick Oumar Sissoko a également écrit un livre intitulé « Parole des femmes » pour, confie t-elle, amener les hommes à « voir différemment les femmes, dans le bon sens ».
En dehors du cinéma, Fatoumata Coulibaly est très active dans la défense des causes qui lui tiennent à cœur. Présidente fondatrice de l’association Bezeko, qui lutte contre les violences basées sur le genre, l’excision et la pauvreté, entres autres, elle dirige également Don Nataw, une association qui initie les jeunes aux métiers du cinéma, de l’audiovisuel et de la culture au Mali. L’actrice, aujourd’hui âgée de 64 ans, est à l’affiche du film Taane d’Alioune Ifra N’Diaye, qui sort prochainement.
Source : Journal du Mali