La Côte d’Ivoire exige des autorités du Mali, la libération immédiate des 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet à l’aéroport de Bamako, au plus tard le 6 août 2022, a-t-on appris ce dimanche de sources concordantes.
Le Mali demande un échange des 49 militaires ivoiriens contre des exilés politiques maliens en Côte d’Ivoire
La situation des 49 soldats de l’armée ivoirienne, considérés par junte au pouvoir au Mali comme “des mercenaires” arrivés “illégalement sur le territoire” à Bamako, se complique davantage.
Ce dimanche 31 juillet, nous apprenons l’échec des négociations entre les délégations venues de Bamako et d’Abidjan. Elles ont été reçues jeudi 28 juillet à Lomé par la présidence togolaise pour trouver une solution rapide à la détention de 49 militaires.
Selon Abidjan, la présence de ces soldats dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la mission des Nations unies au Mali (Minusma) est “bien connue des autorités maliennes”.
Des militaires ivoiriens sont présents à l’aéroport de Bamako depuis juillet 2019 et la signature d’une convention avec les Nations unies, précise le communiqué.
Le président Faure Gnassingbé n’a pu concilier les positions des deux parties qu’il a d’abord reçues séparément. En effet, rapporte Rfi, la junte qui a dépêché une forte délégation conduite par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, a déposé sur la table des négociations, deux principales conditions.
A savoir que la Côte d’Ivoire exprime officiellement « des regrets », mais aussi que lui soient rendus « des ressortissants maliens », vivant en Côte d’Ivoire, ou simplement de passage, recherchés par la justice malienne.
Sur le premier point, la Côte d’Ivoire a répondu « non ». Et sur le deuxième point, Abidjan a évoqué la séparation des pouvoirs Législatif et Judiciaire. La médiation a tourné court. Même pas un communiqué final sanctionnant la fin de la rencontre ne sera produit.
La délégation ivoirienne dont faisait partie Téné Birahima Ouattara, ministre d’État, chargé de la Défense et Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président Alassane Ouattara, est rentrée à Abidjan toute furieuse.
À la présidence ivoirienne, la tension est montée d’un cran, menaçant de couper la fourniture d’ électricité et d’avoir recours à d’autres mesures coercitives si le Mali n’obtempère pas avant le 7 août (Fête d’indépendance de la Côte d’Ivoire).
Dans l’entourage du président togolais, on confie qu’il poursuivra ses efforts afin de trouver une solution.
Il y a quelques jours, la junte malienne a appelé à une médiation du Togo dans cet imbroglio diplomatique. Depuis mai, le président togolais est le médiateur entre le Mali, les acteurs régionaux et l’ensemble de la communauté internationale alors que la junte était sous pression pour rétablir l’ordre constitutionnel.
Le Mali, pays enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en 2020 et 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantistes et d’actions jihadistes sanglantes dans le Nord.
Mercredi, au moins 15 soldats maliens et trois civils ont été tués dans trois attaques coordonnées et attribuées à des «terroristes», ce qui porte à 11 le nombre d’attaques en moins d’une semaine au Mali.
Source: Afrique-sur7.ci