L’Agence Malienne pour le Développement de l’Énergie Domestique et de l’Électrification Rurale (Amader) a tenu la 37e session de son conseil d’administration, hier jeudi 26 août 2021 à l’ex CRES, sur la colline de Badalabougou. Une occasion pour les administrateurs de cette structure énergétique de faire quatre (4) grandes recommandations au ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, M. Lamine Seydou Traoré, présent, pour véritablement répondre à la volonté de son département d’éradiquer la fracture énergétique au Mali.
Aux termes des travaux de cette journée, les administrateurs de l’Agence Malienne pour le Développement de l’Énergie Domestique et de l’Électrification Rurale (Amader), ont fait des recommandations à leur département de tutelle. Il s’agit entre autres de recueillir l’avis technique de l’AMADER avant tout transfert de localités à EDM SA ; Doter l’AMADER de moyens financier sur le budget de l’Etat pour le développement de l’électrification rurale ; Uniformiser les tarifs d’électricité entre milieu rural et milieu urbain et appuyer auprès du ministère des finances la mise en place du fonds gaz butane.
Le ministre Lamine Seydou Traoré a de son côté rassuré de l’engagement du ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau à tout mettre en œuvre pour satisfaire, à mesure du possible, les recommandations faites au cours de ce conseil d’administration. Déjà, le ministre a fait savoir que sa présence non habituelle aux travaux de cette session de l’Amader témoigne de la volonté des plus hautes autorités de la transition à équilibrer le partage de la ressource énergétique au Mali. « Notre présence à cette session témoigne simplement de l’engagement des plus hautes autorités de la transition à mettre tout en œuvre pour parvenir à l’éradication de la fracture énergétique qui existe dans notre pays » a-t-il indiqué après la clôture de la session. Car selon lui, « il n’est pas admissible que l’électricité coûte plus cher dans nos communes rurales, dans nos localités les plus éloignées qu’à Bamako…Il est difficilement concevable qu’à 15 ou 20 Km de Bamako, nos populations ne puissent pas accéder à l’électricité » a-t-il déploré.
Pour parvenir à cette volonté, le ministre souligne qu’il faut une forte réorganisation à la façon de faire de l’AMADER. « Nous avons besoin de revoir, revisiter totalement le business model de l’AMADER. Il faut qu’on arrive à transformer le plan d’affaire de l’AMADER de façon à ce que l’électricité puisse aller partout, mais à moindre frais » a-t-il indiqué tout en mettant l’accent sur les énergies renouvelables.
En termes d’activités, le Président Directeur Général de l’AMADER, M. Amadou Sidibé a fait savoir que sa structure est à 300 localités électrifiées en toute technologie confondue. Un grand pas à saluer selon lui, mais quand on le pose à côté du nombre de village à électrifier, le défi reste encore immense. C’est pourquoi d’ailleurs, lors de cette 37e session du conseil d’administration, un accent fort a été mis sur les futures actions de l’AMADER, surtout en matière de la dynamisation de l’électrification rurale au Mali.
Cela passe non seulement, par une concertation de l’ensemble des acteurs, selon lui, mais aussi et surtout par cette volonté politique manifestée par la présence du ministère de tutelle au conseil d’administration. « Cela nous donne de l’énergie à pouvoir apporter cette électricité à ces populations rurale qui ont réellement besoin de l’énergie autant que tout le monde au Mali. »
Il faut rappeler que le taux de l’électrification rurale tourne, aujourd’hui, au tour de 42%, mais le ministre a souhaité qu’avec le développement des énergies renouvelables, le Mali va dépasser ce taux à 87% d’ici 2030. « Notre objectif c’est de faire de cette électricité au niveau rural, un vecteur de développement » a-indiqué le PDG de l’Amader.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS