Abdoul Karim Camara dit Cabral est un leader estudiantin arrêté le 16 mars 1980 et froidement assassiné le lendemain, par le régime barbare de l’époque. Puis enterré en catimini par ses bourreaux. Depuis sa mort, ses anciens compagnons et sa famille sont à la recherche de sa tombe. Désespérément.

Les anciens compagnons de Cabral qui se souviennent, toujours, de lui et sa famille estiment que le  lieu indiqué comme étant sa tombe n’est pas sa vraie tombe.

Elu le 18 février 1980 secrétaire général de l’Union des Elèves et Etudiants du Mali (UNEEM), Abdoul Karim Camara a été arrêté, torturé et assassiné les 16 et 17 mars 1980. Son seul crime : avoir décrété un mot d’ordre de grève pour réclamer la libération de certains lycéens, arbitrairement arrêtés et emprisonnés.

Depuis la mort d’Abdoul Karim Camara, ses anciens amis n’ont pas lâché prise. Chaque 17 mars, date anniversaire de sa mort, ils lui rendent hommage à travers une marche une funèbre, qui prend fin au pied du monument érigé à son nom. Aussi, des conférences-débats sont organisées. Cette année aussi, la tradition a été respectée.

C’est sous la pression de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) et des anciens compagnons de Cabral, qu’une tombe a été désignée, en 1991, comme étant la sienne, au cimetière de Lafiabougou. Et cela, dix ans après sa mort. Mais la famille de Cabral et ses amis émettent des doutes sur cette fameuse tombe, laquelle selon eux,  n’est pas la vraie.

«La fameuse tombe désignée comme étant celle de Cabral n’était qu’une mascarade monté en toutes pièces pour faire retomber la ferveur de l’AEEM toute puissante à l’époque» a indiqué, dans les Echos, Mamoutou Thiam, ancien compagnon de Cabral.

Les anciens de  l’UNEEM et la famille de Cabral entendent continuer à rendre hommage au «héros national» dans l’espoir d’identifie, un jour, ses bourreaux et sa vraie tombe. Toute chose qui permettra, à sa famille de faire, dignement, son deuil.

Abou Berthé

SOURCE: Canard Déchainé