Du 9 au 11 novembre dernier, le Parc des Expositions de Bamako (Febak) a servi de lieu pour la tenue de la 2ème édition du salon international de la santé « keneya expo ». Placée sous le thème : « L’industrialisation pharmaceutique : défis et perspectives », l’édition 2023 s’est tenue sous la houlette du Dr. Choguel Kokalla Maïga, premier ministre en compagnie de plusieurs membres du gouvernement et des participants venus de plus de 20 pays.
Avec comme invité d’honneur l’Algérie, la rencontre impatiemment attendue au sein de la capitale malienne a nécessité la participation de plusieurs pays dont le Burkina Faso, le Cameroun, le Togo… Trois jours durant, environ 200 exposants maliens et étrangers se sont entretenus avec les professionnels du secteur à travers des panels sur des thématiques. A entendre le président de la commission d’organisation de ce salon, la tenue de cette deuxième édition s’inscrit en droite ligne de la trilogie de la politique des plus hautes autorités de la transition. Il s’agit, poursuit Ousmane Bakary Coulibaly, du respect de la souveraineté du Mali ; le respect de ses choix stratégiques et des partenaires, voire la prise en compte des intérêts vitaux du peuple dans la prise de toutes les décisions. Dans son intervention, le responsable dira que la pandémie de covid-19 a posé avec acuité la problématique de l’approvisionnement en produit de santé en Afrique en général, mais au Mali en particulier. D’où le choix du thème de cette année et la nécessité de développer la production locale des médicaments et les autres produits de santé, estime Ousmane Bakary Coulibaly. A ses dires, l’objectif du Salon international « keneya expo » est de créer les meilleures conditions pour le développement du partenariat public/privé ; public/public et privé/privé. Le but ultime de cela est, dit-il, de soutenir la volonté du gouvernement dans la relance des activités de l’UMPP-SA, une ancienne usine jadis considérée comme le fleuron et la fierté des Maliens en matière de production de certains produits pharmaceutiques. Alors pourquoi pas l’émergence du Mali dans d’autres industries en ce qui concerne le domaine de la santé de nos jours ? S’interroge le président de la commission. D’où cette précision au Dr. Choguel Kokalla Maïga et à ses membres : « Aucun enfant africain ne doit encore pleurer la perte de ses parents par faute de moyens pour s’offrir les services de santé. De même, aucun parent africain ne doit pleurer la perte de son enfant par manque des mêmes moyens ». « C’est pour cette raison que nous sommes guidés par une seule et unique volonté de rendre les produits de santé et les médicaments disponibles et accessibles au bon moment, au bon endroit et à bon coût. Cela passe inexorablement par l’industrialisation dans nos pays, notamment dans ceux du sud », suppose Ousmane. Tenue sous la participation de l’ensemble des ordres professionnels du Mali et plusieurs autres secteurs, l’édition 2023 est, suivant Ousmane B Coulibaly, censée poser « le jalon d’une industrialisation réussie dans le domaine de la santé dans nos pays et un partenariat sud/sud tous azimuts ». Abordant dans le même sens, le premier ministre a rappelé que la pandémie à covid-19 a mis à l’évidence l’incapacité de l’Afrique à produire des produits pharmaceutiques. Pour Choguel, le Mali et l’Algérie sont un même pays travaillant ensemble depuis un bon moment. De ce fait, les deux pays peuvent partager leurs expériences et expertises en matière de santé et d’autres domaines. Et de finir par souligner que le gouvernement attend de fortes recommandations venant de cette 2ème édition pour l’innovation et l’émergence dans le monde de santé malien et africain. Au nom de l’Algérie, la secrétaire générale du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a trouvé que ce salon est une rencontre d’envergure continentale visant à promouvoir les avancées et les réalisations dans le domaine de la santé et de l’industrie pharmaceutique. Aussi, dira-t-elle, ce salon renforce la coopération internationale interafricaine en œuvrant pour asseoir sa souveraineté sanitaire et pharmaceutique.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS