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2è Session ordinaire de la Cour d’Assises de Bamako : « Laissez sans interférence, la justice faire son travail »

Les travaux de la deuxième session ordinaire des assises de la Cour d’Appel de Bamako ont débuté depuis lundi 1er juillet à Banankabougou. Devant le Président de la Cour Suprême et les officiers supérieurs en charge de la sécurité,  Daniel A. Tessougué, Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, a mis du sien pour refouler ses pulsions, en parlant avec le cœur et de cracher le langage de la vérité.

 

Daniel Téssougué

Le Procureur général , Daniel Tessougue

 

Pour la circonstance, il a eu la main lourde en décrivant la situation prévalant au Mali. « La permissivité est devenue chose commune. Tout est admis. Il suffit d’être du bon côté de la branche et l’impunité est assurée. Ce pays est l’un des rares au monde, où la classe politique s’est omni latéralement compromise avec la pègre » a dit le robeux général avant de faire cet équilibre : « Les mots ne sont pas forts, au regard des faits. Quand ailleurs après avoir piqué dans les caisses publiques on se cache, ici, on peut être candidat à des élections, pour bénéficier de l’immunité. Aujourd’hui, il suffit que la Justice initie la moindre enquête pour qu’on crie à hue et à dia au complot politique ». En faisant  une petite statistique, il a indiqué que notre pays comptait à la date du vendredi 162 partis politiques.  Et de se mettre au décompte : « Répartissez  Les quinze  millions de maliens en eux (c’est-à-dire même les bébés) vous aurez 92593, 59 personnes. Ramenez ce chiffre au taux de la criminalité, vous ferez qu’il cesser d’amuser la galerie, et laisser la justice faire son travail ». Quelle maîtrise arithmétique !

 

Dans la poursuite de l’action publique, le P G a dit haut et fort qu’il n’y aura aucune considération de personne, de parti, de rang social, sauf à abroger l’article 2 de la constitution qui dispose : « tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée. »

 

Sauf à supprimer l’article 1er de la loi 01-080 du 2 août 2001, portant code de procédure pénale et qui stipule : « La poursuite pénale doit être  équitable, contradictoire et préserver l’équilibre des droits des parties. Elle doit garantir la séparation des autorités chargées de l’action publique et des autorités de jugement. Les personnes se trouvant dans des conditions semblables et poursuivies pour les mêmes infractions doivent être jugées selon les mêmes règles. »

 

Sur la foi de ces arguments juridiques, Daniel A. Tessougué a lancé cette invite : « Alors, par respect pour le peuple souverain au nom duquel tous aspirent au gouvernement du Mali, laissez sans interférence, la justice faire son travail. Si vous ne pouvez pas l’aider, ne l’empêchez pas de faire sa tâche ».

 

Il a par ailleurs estimé que la liberté de la presse s’accommode mal du collier ou de prébende. « Quand elle se prête à ce jeu méphistophélique et pernicieux de travestir la vérité, elle se transforme en mercenaire de la plume. Elle ne défend aucune cause et en conséquence, elle ne mérite aucun respect », a dit le robeux général avant de  rappeler cette cogitation   de Aristote qui disait : « en la justice se résume toutes les vertus. » C’est en cela, que lorsque tout tangue dans un pays, quand on perd de repère, la règle de droit devient la norme qui va permettre le redressement. Dans l’injustice, dans la forfaiture, dans l’impunité et dans les privilèges autoproclamés, aucune nation forte ne s’est bâtie, a souligné Daniel A. Tessougué.

 

M.Maïga

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