Alors que les plus hautes autorités font toujours l’objet de critique via les différents rapports onusiens quant aux violations des droits de l’homme au Mali par les FAMa, les travaux de la deuxième audience ordinaire correctionnelle du Tribunal militaire de Bamako ont débuté, le lundi 17 avril 2023 au siège de ladite juridiction. C’était sous la présidence du procureur militaire, le magistrat Colonel Soumaila Bagayoko.
Dans quasiment tous les derniers rapports onusiens présentés en matière de la situation des droits de l’homme au Mali, les Forces armées maliennes sont pointées du doigt. Elles sont, peut-on le dire, présumées être responsables des violations commises au nord et au centre du pays sur des civils. Lesdits rapports décrivent l’impunité des militaires qui se livrent à de telles actions contre les civils et de certaines ethnies. Des allégations qui ont été toujours démenties par le gouvernement malien ce, tant à travers le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, que celui de la Justice et des Droits de l’homme, Mamoudou Kassogué. En réaction aux différents rapports fournis par l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, de même que par la Minusma et du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, Bamako s’est toujours inscrit en faux contre des allégations infondées accusant les FAMa. Dans la lutte contre l’impunité, les plus hautes autorités du Mali continuent de faire montre, de plus en plus, de leur volonté à lutter contre l’impunité à tous les niveaux. L’ouverture de cette deuxième audience ordinaire correctionnelle du tribunal militaire de Bamako en est une parfaite illustration. Suivant les informations publiées sur la page Facebook des FAMa, les affaires inscrites au présent rôle concernent douze (12) prévenus. Il s’agit d’un cas de vol et de complicité de vol ; un cas d’évasion et complicité d’évasion ; et un cas de viol. Sur les trois dossiers, deux affaires ont été retenues et une renvoyée.
A cette occasion, indique-t-on, le procureur militaire, en l’occurrence le magistrat Colonel Soumaila Bagayoko a estimé que l’affaire de vol a été perpétrée dans la Garnison de Koulikoro au détriment du contingent allemand. Le magistrat militaire a rappelé, lors de l’ouverture de l’audience correctionnelle, que les militaires détenus au Camp I de la Gendarmerie se sont évadés. Le Colonel Soumaila Bagayoko indique que parmi les six militaires évadés, quatre ont été retrouvés. Puis d’ajouter que les incriminés comparaissent tous devant le Tribunal militaire. Le procureur a également saisi l’occasion pour rappeler que de 2020 à nos jours, le Mali assiste à des cas d’évasion au niveau des différentes prisons. Le tribunal militaire, va-t-il poursuivre, a demandé de faire une enquête sur les causes de ces différentes évasions. Le procureur militaire, le magistrat Soumaila Bagayoko a affirmé que les peines des affaires correctionnelles vont d’un (1) an à 5 ans de prison. Il a indiqué que si les faits sont établis contre les prévenus, ils pourront écoper d’une peine de deux ans. Il a enfin félicité la presse nationale pour la visibilité qu’elle donne aux activités du tribunal militaire de Bamako. Le jugement de ces différents cas militaires n’est-il pas un signal fort dans la lutte contre l’impunité ? En tout cas, tout porte à croire que les autorités continuent de joindre l’acte à la parole en matière de lutte contre l’impunité sur tous les plans.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS