A l’occasion du 22 septembre dernier, Mme Touré Lobo Traoré a été élevée à la Dignité de Grand Officier de l’Ordre National du Mali. Cette médaille vient reconnaitre les efforts inlassables de cette grande Dame au profit des plus démunis. Partage, solidarité, entraide. Ce sont là les valeurs cardinales qui caractérisent Mme Touré Lobo Traoré qui, à l’image de son défunt époux Général ATT, a toujours été au service de nos couches sociales les plus vulnérables, les plus démunis dont les enfants plus les jeunes, les femmes, les chefs coutumiers et Religieux, les personnes âgées, les grands malades et/ou au bénéfice de la communauté.
Pour beaucoup d’observateurs, c’est à partir de 2002 que Mme Touré Lobbo Traoré a commencé ses actions humanitaires quand elle a pris en main les destinées de la Fondation pour l’Enfance (FPE). Certes, c’est un repère incontournable, mais Lobbo était déjà une grande Dame de cœur. Une valeur inculquée en elle depuis que la trajectoire de sa carrière a choisi la Médecine, une profession où l’on sauve des vies.
Née à Diré (Région de Tombouctou), de Bah Aly et d’Aïcha Baby, la petite Lobo a été inscrite à l’école primaire en 1962. Elle fait le premier cycle à Bandiagara (où son père servait en qualité de Commis à l’Agence spéciale, actuelle Perception, sous les ordres de Hassane Diallo) puis à Niafounké et Diré. C’est par la suite qu’elle s’inscrira au second cycle à Mopti où elle obtient son Diplôme d’études fondamentales (DEF) en 1972.
Enfin, elle prend la direction de l’Ecole secondaire de la Santé (ESS) de Bamako d’où elle sort, en 1976, nantie du Diplôme de Sage-femme d’Etat, avec Mention Bien. Débute ainsi, dès l’année suivante, une longue carrière de sagefemme. Après une brillante période de Stages pratiques, elle est titularisée en 1978 et affectée à la Maternité du Camp I de Bamako. Un service qu’elle ne quittera plus jusqu’en 2002.
En 1991, elle avait été promue Maîtresse sagefemme. Au cours de la même année, elle prend du recul provisoire pour « accompagner » son mari, Amadou Toumani Touré, nouveau Chef d’Etat, durant la Transition démocratique au Mali (du 26 mars 1991 au 8 juin 1992).
Le 17 juillet 2002, la toute nouvelle Première Dame du Mali a pris le relai de son mari à la Fondation pour l’Enfance, créée en 1993. Cette structure caritative à but humanitaire se donne pour objectifs d’œuvrer au développement économique et social des populations maliennes en luttant contre la pauvreté et l’exclusion, surtout au profit des couches sociales en circonstances difficiles (les mères, les enfants, la jeunesse) ; de favoriser la protection de l’environnement pour un cadre de vie meilleur ; d’encourager l’intégration régionale et sous-régional au plan africain, en vue d’un partenariat nouveau ; de s’investir dans le maintien de la paix et de la promotion des vertus de la Démocratie et de faciliter l’accès des populations à l’Education et à la Santé.
Aujourd’hui, les actions de Mme Touré Lobo Traoré ne se comptent plus. Active et déterminée à combattre la misère et les souffrances au Mali, elle est sur tous les fronts. Redonner espoir et joie de vivre aux enfants malades, notamment ceux infectés ou affectés par le VIH/Sida, telle semble être sa raison de vivre.
Les actions de l’ex-Première Dame sont aussi très visibles à travers le Centre hospitalier Mère Enfant le “Luxembourg”, un établissement privé à caractère public dédié en premier lieu aux femmes et aux enfants. Il prend en charge toutes les Spécialités qu’un hôpital public à savoir : la Gynécologie, la Pédiatrie, la Chirurgie, la Traumatologie, etc. Presque tous les examens y sont possibles. Doté d’un scanner, c’est un hôpital résolument tourné vers l’informatisation et la modernisation des services et prestations.
A travers cet hôpital, la Fondation pour l’Enfance sauve plusieurs enfants et femmes, chaque année avec une prise en charge gratuite, offre des évacuations sanitaires pour certains cas de maladies graves.
Un autre repère de taille
Dans le cadre du Cinquantenaire de l’Indépendance nationale du Mali, en 2010, l’hôpital Mère-enfant le Luxembourg et l’association humanitaire française, Rayon d’espérance, ont pris en charge 50 enfants maliens malades du cœur, à l’image du petit Abdoulaye Santara, âgé de 3 ans et qui souffrait de cardiopathie. Beaucoup d’autres enfants comme lui ont été sauvés par cet hôpital. Et, régulièrement, des Experts étrangers viennent périodiquement procéder à des consultations et interventions chirurgicales (gratuites ou semi subventionnées) sur invitation de l’hôpital.
Ensuite, depuis plusieurs années, que ce soit dans le domaine de l’Education (cours de vacances et de remédiation, parrainage scolaire en faveur des enfants démunis, encadrement social des enfants de la rue), de la construction des équipements (Centre de Santé, mosquées, Medersas), de la solidarité (mois de la Solidarité, Ramadan 2002, Appui aux Femmes Musulmanes) et dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, la Première Dame ne manque pas d’ingéniosité. Un engagement qui est à l’origine de la reconnaissance de tout le Peuple malien qui voit, en la Présidente de la Fondation pour l’Enfance, une femme Leader pleine des qualités caritatives. Mme Touré Lobo Traoré est une femme qui garde et qui permet de garder d’espoir pour son pays. Combattante inlassable pour la cause des plus faibles, au fil du temps, son action contre la pauvreté, à travers sa Fondation pour l’Enfance a su, toujours répondre aux besoins des démunis et des plus pauvres.
Mémé Sanogo
Source : L’Aube