Le Centre International de Conférence de Bamako a abrité la cérémonie de l’espace d’interpellation démocratique le jeudi 10 décembre dernier. C’était en présence du Premier Ministre, du président de l’Assemblée Nationale et de nombreux membres du gouvernement.
Pour cette 20eme session de l’EID, les services du Médiateur de la République ont enregistré 206 demandes d’interpellation dont un peu moins de 40% émanent du District de Bamako et un peu plus de 60% des Régions.
Après dépouillement des dossiers reçus, la commission préparatoire a arrêté le classement suivant : 21 interpellations retenues « pour être lues » 113 interpellations « pour suite à donner » ; 82 demandes n’ont pas été retenues au motif qu’elles ne sont pas conformes aux critères de l’EID.
Le Jury était composé de sept personnalités dont le président était l’honorable Badjan Ag Hamata, élu à Ménaka, à côté duquel Madame Laurence NDADAYE, Emérite militante des droits de l’homme, présidente de la Fondation Melchior NDADAYE des droits de l’homme dont le siège est à Bruxelles(Belgique).
L’actualité oblige. Cette session se tient dans un contexte marqué par l’insécurité et des attaques terroristes entravant les libertés et droits fondamentaux des personnes dont la plus récente fut le Radisson Blu de Bamako. Comme naturellement, l’Association Malienne des Droits de l’Homme(AMDH) pour sa part, a condamné avec la plus grande énergie ces actes pouvant être qualifiés de crimes internationaux au sens du Statut de la Cour pénale internationale.
Selon le président de l’AMDH, Maitre Moctar Mariko, la lenteur dans les procédures judiciaires, l’injustice dans les décisions de justice sont des maux qui émaillent la machine judiciaire.
S’agissant de la justice, le terrorisme et droits de l’homme, il a exhorté les autorités maliennes à assurer la poursuite d’une véritable politique de lutte contre l’impunité, moyen indispensable pour lutter contre le terrorisme et les graves violations des droits humains au Mali comme dans le reste du monde.
Pour l’AMDH, la survie de l’EID est plus que jamais menacée. Car « l’EID devient budgétivore et un espace de promesses jamais tenues », croit savoir Me Mariko. Selon lui, chaque année le même rythme sans résultat concret.
Deux invités particuliers ont fait une déclaration. Il s’agit du Président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation, Monsieur Oumarou Ousmane Sidibé et Habib Sylla Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur. Lequel a témoigné la fierté des maliens de l’extérieur pour l’EID. Il a ajouté que les maliens de l’extérieur seront informés de l’action que mène l’EID pour qu’ils puissent recourir plus facilement aux mécanismes de l’EID en cas de besoin.
Pour le Premier Ministre qui dit avoir pris bonne note, il a rassuré que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour pérenniser l’EID et travailler afin que le citoyen puisse se sentir heureux de la justice et de l’Etat.
O.MORBA
Source: Soft Hebdo