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16ème session ordinaire du Conseil national de sécurité alimentaire : Le Premier ministre satisfait de la situation alimentaire et nutritionnelle de 2019

En ouvrant les travaux de la session, le Premier ministre Boubou Cissé dira que la 16e session du Conseil national de sécurité alimentaire au titre de la campagne 2018-2019 se tient dans un contexte alimentaire et nutritionnel relativement meilleur que celui de 2018 par la grâce de Dieu. A ses dires, la campagne agricole 2018-2019 peut être jugée globalement bonne dans l’ensemble du pays. Toutefois, il a rappelé des perturbations dans les régions de Tombouctou, Gao, Mopti. Des perturbations imputables  aux inondations sous  des riz de submersion et des cultures suite aux conflits communautaires. Pour le Premier ministre, la production céréalière s’élève à 10 752 981 tonnes, toutes céréales confondues, soit une augmentation de  10 % par rapport à l’année dernière et 64 % à l’année écoulée.

La production des cultures de rente est satisfaisante dans l’ensemble du pays. Les productions pastorales sont moyennes et le dispositif fourrageur est excédentaire. Cependant, a-t-il souligné, l’accès à certains pâturages du Nord et du Centre reste difficile à cause de l’insécurité persistante.  Les conditions d’alimentation du bétail sont moyennes dans l’ensemble toutefois avec des poches de déficit dans les régions de Tombouctou, Gao et le Sahel occidental. Les productions halieutiques sont bonnes grâce à la forte pluie qui a permis une bonne inondation du Sahel. Le marché est satisfaisant dans l’ensemble avec des perturbations liées aux actes d’insécurité dans les régions du Nord et le Nord des cercles de Ségou et de Mopti.

Il indiquera que la situation nutritionnelle, quoi que en nette amélioration, demeure toujours préoccupante dans le pays à cause de l’insécurité alimentaire, l’insécurité civile et de la permanence des maladies liées  aux conditions d’hygiène dans certaines zones. Pour lui, la situation est plus critique dans les régions de Gao, Mopti, Ségou et dans le district de Bamako. Il a signalé une situation d’alerte dans le cercle de Gourma-Raouss et de Ménaka. Une dégradation de la situation d’insécurité au Centre et au Nord du pays infecte le circuit d’approvisionnement.  Au résultat, 546 644 personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère, soit 2,89 % de la population auxquelles une assistance alimentaire gratuite est nécessaire sur les trois mois de soudure. Et parmi ces personnes, 24 285 sont en phase d’urgence  auxquelles les réponses doivent être immédiates. Selon le PM, plus de 3 244 000 personnes sont en insécurité alimentaire modérée, soit 13,71 % de la population.

Il a salué l’engagement des PTF dont les soutiens ont permis au Mali d’élaborer une Politique nationale de sécurité alimentaire.

Auparavant, Kassim Touré (adjoint au maire de la Commune III), au nom de l’exécutif communal, dira que la session intervient à un moment très important où les attentes des maliens sont énormes en terme de maîtrise de la sécurité.  Il a espéré qu’à l’issue des travaux, d’importantes résolutions et recommandations sortiront pour rassurer et soulager les millions de maliens sur le plan alimentaire.          

      Siaka DOUMBIA

Mme Sylvia Cadoso (chef de file des PTF du sous groupe sécurité alimentaire et nutritionnelle)

“La sécurité alimentaire du Mali est structurellement précaire et demeure donc très préoccupante”

Le Commissariat à la sécurité alimentaire a tenu, le 23 mai dernier au Centre international de conférence de Bamako (Cicb) la 16e session ordinaire de son Conseil national de sécurité alimentaire sous la présidence du Premier ministre Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances. Et cette réunion a été une occasion pour Mme Sylvia Cadoso (chef de file des Partenaires techniques et financiers du sous-groupe Sécurité alimentaire et nutritionnelle) de faire un constat alarmant de la situation de la sécurité alimentaire au Mali.

Dans son allocution, Mme Sylvia Cadoso (chef de file des Partenaires techniques et financiers) a souligné, sans complaisance, la situation de la sécurité alimentaire du Mali qui n’est pas très luisante. D’après elle, la réponse nationale du dispositif a été en deçà des attentes. Car les distributions alimentaires gratuites (DGA) de 2018 n’ont pas pu se tenir. “Au cours de cette année difficile, les populations vulnérables du Mali n’ont donc pas été soutenues par les autorités mais par des entités externes. Ce qui limite d’autant la pérennité des actions proposées. Selon les  Partenaires techniques et financiers (PTF), des efforts doivent être engagés pour assurer que cette situation ne se reproduise pas et que les autorités maliennes soient les premières à répondre aux besoins de leur population. De plus, la sécurité alimentaire du Mali est structurellement précaire et demeure donc très préoccupante.”, a-t-elle indiqué.

A ses dires, les données du cadre harmonisé depuis 2014, chaque année, une moyenne d’environ 800 000 personnes ont été estimées en insécurité alimentaire sévère en période de soudure. “Cette situation nous oblige à reconnaître nos limites et à relativiser les résultats des interventions qui n’arrivent pas à réduire cette vulnérabilité permanente. Il est de notre devoir commun de travailler plus concrètement au lien entre actions d’urgence et politiques de développement dans les interventions de sécurité alimentaire pour traiter, diminuer et mettre fin à cette vulnérabilité structurelle située entre urgence et développement, tout en renforçant la capacité à répondre aux chocs, en coordination avec les autres ministères”, a-t-elle préconisé.

“L’étude de 2017 sur le coût de la faim au Mali indique bien

qu’en dépit des efforts déjà produits, plus de 30 % des décès des

enfants de moins de 5 ans sont encore liés à la malnutrition”

Sur la question de la sécurité nutritionnelle au Mali, elle a dit que le lien entre la sécurité alimentaire et la sécurité nutritionnelle n’est malheureusement pas automatique, la bonne nutrition des enfants n’étant pas uniquement corrélée à la seule production agricole et à la consommation alimentaire.  “L’étude de 2017 sur le coût de la faim au Mali indique bien qu’en dépit des efforts déjà produits, plus de 30 % des décès des enfants de moins de 5 ans sont encore liés à la malnutrition. La même étude démontre également que la malnutrition représente au Mali un manque à gagner de 4 points de Produit intérieur brut (PIB) par an. Il est donc urgent de redoubler d’efforts spécifiquement sur la malnutrition afin d’avoir un impact efficace sur ce fléau dans les prochaines années. A ce titre, la participation active des membres du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA) au prochain forum de nutrition qui doit se tenir ce mois-ci est indispensable car la malnutrition est réellement l’affaire de tous. Nous avons la capacité de réduire ces décès, évitables si nous conjuguons nos efforts”, a-t-elle avancé.

Elle a réaffirmé l’importance accordée par les PTF à la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali, au centre de leurs préoccupations et priorités. Et pour elle, les moyens considérables mobilisés chaque année par les PTF en témoignent. “Cette priorité est partagée par les maliennes et les maliens et réaffirmée dans le cadre du diagnostic stratégique ayant permis d’élaborer le Credd2.

Nous voulons ainsi que les efforts de mise en œuvre de la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire et nutritionnelle se poursuivent et permettent de mettre en œuvre le Plan pluriannuel et le Plan national de réponse. Au nom des PTF, j’invite le gouvernement du Mali à accélérer l’adoption de la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui est un élément central et crucial de cette réforme.

Nous attendons du gouvernement et nous l’encourageons à mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du Plan pluriannuel et du Plan national de réponse 2019, dans les délais nécessaires. Ceci afin de répondre de façon adéquate aux besoins des maliennes et des maliens touchés par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, soit près de 3,8 millions de personnes cette année et dans l’objectif de réduire ce nombre dans les prochaines années”, a-t-elle conseillé.

Auparavant, elle avait évoqué les résultats encourageants que l’effort commun du gouvernement et des PTF a permis d’atteindre depuis 2015 en matière de réforme du dispositif national de sécurité alimentaire et nutritionnel. Elle a invité le gouvernement du Mali à redoubler d’effort pour renforcer davantage leur cadre de redevabilité, les capacités des ressources humaines en matière de gestion axée sur les résultats, non seulement en termes de planification mais aussi en termes de rapportage.

  Siaka DOUMBIA

Source: Aujourd’hui-Mali

 

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