La Salle de Conférence du CICB a abrité, le 17 juillet 2021, la célébration du dixième anniversaire du Conseil Fédéral National des Adeptes de la Tariqa Tijaniya (CONFENAT-Mali). Ladite cérémonie était Coprésidée par les Ministres des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Mamadou Koné, et délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, Oumarou Diarra.
A leurs côtés, on notait la présence de son excellence l’Ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, Hassan Naciri, du président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), Ousmane Madani Cherif Haïdara, du président d’honneur du HCIM, Imam Mahmoud Dicko, du président du CONFENAT-Mali, Thierno Hady Thiam. Deux points étaient à l’ordre du jour de cette dixième célébration de la naissance du CONFENAT-Mali. Premièrement, il s’agissait de prier pour la paix au Mali. Deuxièmement, il était question de rendre un hommage mérité à sa majesté, le Roi Mohamed VI du Maroc pour son implication, ses efforts de regroupement des différents groupes de Tijaniya. Lecture de coran, interventions des personnalités invitées, prière « Wazifa » par le public, étaient entre autres les moments forts de la cérémonie.
Le président de la commission d’organisation du 10ème anniversaire du CONFENAT-Mali, Alhousseini Diakité, non moins secrétaire général du conseil, a remercié tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué en espèce, en idées, en matériels, pour la réussite de l’organisation.
L’imam Mahamou Dicko a mis l’accent sur la nécessité de la prière pour atténuer la crise. «Quand les maladies, les conflits se manifestent, se suivent, seule la prière peut les vaincre. Prions donc pour le Mali, pour le monde, pour la paix, le bonheur. C’est en cela que nous pourrions sortir du conflit que nous traversons », a conseillé Mahamoud Dicko, avant de se réjouir de l’initiative du CONFENAT-Mali qui doit être multipliée dans le pays.
Pour Ahmada Cherif Haïdara, représentant du chérif de Nioro du Sahel, il faut que les religieux quittent la scène politique. « La politique n’est pas pour nous ; nous devons prier pour le pays », a conseillé Chérif Ahmada.
Son excellence Hassan Naciria a salué les disciples de la Tijaniya du Mali d’avoir créé le CONFENAT-Mali pour divulguer des actions qui sont entre autres : prévaloir la tolérance, le respect, la sacralité face à la violence. Il a également salué leur rôle important dans la préservation et la diffusion de la Tariqa au Mali. Pour terminer, son excellence Hassan Naciri a invité les fidèles de la Tijaniya au Mali à préserver la voie de l’entente et de la communion ; à s’ouvrir aux autres composantes de la nation malienne pour relever les défis du partage, de l’amour du prochain, de la solidarité, etc.
Contrairement au représentant du chérif de Nioro du Sahel, le Ministre délégué, Oumarou Diarra, estime qu’entre l’islam et la politique, il y a beaucoup de discussions. Mais les destins sont liés. « Si les religieux laissent la politique et les politiques détruire la nation, ils rendront compte devant Dieu », a fait savoir l’Imam Ministre délégué Oumrou Diarra.
Pour le président du CONFENAT-Mali, ce qui a fait tomber le Mali est simple. «C’est parce qu’on ne respecte pas la parole de Dieu. Pour nous relever, nous devons revenir à Dieu, s’aimer, se pardonner, être solidaires les uns envers les autres, cesser de mentir, mettre fin à la corruption, et cesser de manger le bien d’autrui », précise Thierno Hady Thiam
Selon Ousmane Cherif Madani Haïdara, il ne s’agit pas de cesser la corruption pour nous. Nous devons promettre aussi de sortir de la corruption. «Notre problème, c’est qu’on est sincère dans la bouche, mais pas dans le cœur. Et Dieu sait ce qu’on a dans nos cœurs », souligne le président du HCIM. Le ministre Koné s’est dit ému, content de cette initiative qui prouve que les Maliens, malgré leurs appartenances, peuvent se retrouver, se parler, se comprendre pour le Mali. La cérémonie a pris fin avec la remise des diplômes d’honneur à l’Ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri et à Feue Kadidja Madani Tall, veuve de Cheick Beydi Tall ( son diplôme a été remis à Me Mountaga Tall).
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain