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100 000 marcheurs dans les rues de Bamako, selon l’opposition…. « Rien ne va dans ce pays depuis 3 ans », dixit Soumaïla Cissé

Après la marche du 21 mai 2016 où elle avait évalué les marcheurs à 50 000, l’opposition malienne a remis ça ce samedi 1er octobre où ils ont été évalués à 100 000. Avec le même itinéraire, sauf que cette fois-ci, le trajet a été un peu plus long car, au lieu de la place liberté au monument de l’indépendance, les marcheurs ont prolongé le chemin jusque devant la Bourse du travail.

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La marche s’est ébranlée à la place de la liberté à 10 h, avec en tête du peloton, les différents responsables de l’opposition. Leur chef de file, l’honorable Soumaïla Cissé, était entouré de Modibo Sidibé des Fare, Djibril Tangara de la FCD, Seydou Diawara dit Martin du parti Lumière, Daba Diawara du PIDS, Oumar Hamadoun Dicko du PSP, Djiguiba Kéita dit PPR du Parena, Mamadou Oumar Sidibé du PRVM Faso Ko etc. Ils marchaient les bras dessus dessous. On notait aussi la présence des députés de l’opposition avec l’honorable Mamadou Hawa Gassama aux devants.

De la place de la liberté à la Bourse du travail, en passant par Bamako-Coura, le monument de l’indépendance, les marcheurs ont scandé des slogans hostiles au régime notamment le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. En plus des 4 doléances qui constituaient l’objet de la marche (tenue des concertations nationales, rejet de la nouvelle loi électorale, le retour d’ATT au pays, l’arrêt de la censure dont fait l’objet l’opposition à l’ORTM), les marcheurs ont exprimé leur ras-le-bol par rapport à la gestion du pays. Sur des pancartes on pouvait lire : « Ça ne va pas ». Sans oublier le haut-parleur qui réclamait la démission du président IBK pour avoir échoué à résoudre la question du Nord, à donner satisfaction aux Maliens.

Quand la foule est arrivée à la Bourse du travail, armée de sueur puisqu’il fait chaud aujourd’hui à Bamako, elle a eu droit à quelques interventions. Pour Modibo Sidibé des Fare An Ka Wuli, il n’y a pas d’avenir pour le Mali sans la tenue des concertations nationales. Il a préconisé un nouveau cap pour l’ORTM, qui doit être là pour assurer le service public. « L’ORTM vit de nos impôts. On doit y avoir droit. C’est pour le peuple », a martelé PPR du Parena.

‘’Est-ce que ça va au Mali ?’’, a demandé Soumaïla Cissé. ‘’Non, ça ne va pas’’, ont répondu massivement les marcheurs, lesquels avaient auparavant longuement applaudi leur mentor. Pour Soumaïla Cissé, « rien ne va dans ce pays depuis maintenant 3 ans, avec une crise sécuritaire qui va du Nord au Centre, et aujourd’hui, on a même tendance à croire que Kidal ne fait plus parti du Mali. Depuis 3 ans, on nous piétine. On fait le tour du monde, sans arriver à Kayes ou à Tombouctou ».

Parlant de la tenue des concertations nationales, il a indiqué que les Maliens doivent être concernés et écoutés. Pour Soumaïla Cissé, on ne peut pas parler de réconciliation nationale alors qu’ATT est hors du Mali. « On en veut à ATT, alors que 10 anciens ministres d’ATT sont passés dans les gouvernements d’IBK. Où est la morale ? ».

‘’4 secrétaires généraux à Koulouba en 3 ans’’

Le chef de file de l’opposition a dénoncé l’instrumentalisation de l’ORTM avant de féliciter les médias privés pour le bon travail qu’ils font. « Nous savons que même à l’ORTM, beaucoup ne sont pas d’accord avec la gestion qui y est faite. Pour cette marche, il m’a fallu 4 appels téléphoniques avec le ministre de la Communication, Mountaga Tall. C’était pareil avec Choguel ».

Sur la nouvelle loi électorale, Soumaïla Cissé est catégorique : elle est taillée sur mesure ; elle exclut des Maliens et est contre la promotion des femmes et les jeunes.

En ce qui concerne la gouvernance, le chef de file de l’opposition indique que le gouvernement va à vau-l’eau. « En trois ans, il y a eu 4 ministres de la Défense ; 4 ministres de la Justice ; 3 secrétaires généraux à la présidence de la République. Vous aurez compris vous-mêmes que ça ne va pas. Le secrétaire général de la présidence est un poste de confiance. Modibo Sidibé est là, il peut témoigner. Comment faire confiance à un président qui n’a pas confiance à son entourage ? ».

A en croire M. Cissé, des recrutements ont été faits récemment à la Fonction publique uniquement pour les partisans de la majorité. « Ils ont dit qu’ils vont créer 200 000 ou 300 000 emplois, mais en une semaine, le gouverneur du district de Bamako en a détruit 400 000 ».

Il n’a pas manqué de dénoncer les tentatives de sabotage de cette marche faites par le pouvoir avec des individus (comme Hamane Touré dit Serpent) ou des organisations (comme l’AEEM et le CNJ) payés pour les besoins de la cause. Soumaïla Cissé s’est en outre montré étonné par le silence du gouvernement face à la sortie médiatique de l’ambassadeur des USA au Mali, Paul Folmsbee. « Ils n’ont pas daigné réagir et nous ne le ferons pas à leur place ».

Signe que la situation est difficile, la démission de 4 députés du RPM pour l’ADP-Maliba et le départ de ce parti de la majorité présidentielle. « C’est un signal fort, et les démissionnaires ont toute leur place à l’opposition ».

Abdoulaye Diakité

 

 

La rédaction

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