Un bras de fer oppose depuis plusieurs mois le PDG de la « Société Aminata Konaté », qui fabrique les bouillons alimentaires « Baramusso », à ses employés. Suite à une plainte de Bourama Doumbia, PDG de l’entreprise, pour menaces de mort, 10 employés ont été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la commune 4 de Bamako le 18 octobre 2016.
Il faut rappeler qu’en mai dernier, le collectif des travailleurs, dont les détenus, avait porté plainte devant l’inspection du travail contre l’employeur. A l’inspection du travail, le PDG Bourama Doumbia fut contraint de choisir entre deux propositions: licencier les 301 agents s’il ne souhaite plus collaborer avec eux, tout en leur versant des droits; ou bien offrir un contrat écrit à chacun d’eux conformément à la réglementation en vigueur. Reconnaissant l’expérience professionnelle des agents, le PDG choisit la seconde option. Il tente cependant une manœuvre en informant les travailleurs que la date de signature des nouveaux contrats écrits serait réputée être celle de leur recrutement. Refus des intéressés qui tiennent à leur ancienneté. Le PDG cède à la pression des travailleurs et propose de payer aux travailleurs 2700 FCFA par jour de travail. Suite à cet accord, les agents se remettent au travail. 3 mois plus tard, ils n’ont toujours pas de contrat écrit. Le chef de production leur apprend que conformément à l’accord de mai, le PDG a décidé de rémunérer les travailleurs en fonction du nombre de cartons de bouillons produits. Mécontents, les travailleurs boudent et travail et exigent de parler au PDG. Ainsi, le samedi 15 octobre, le PDG se rend à l’usine sise à Sébenikoro pour rencontrer les frondeurs. 10 personnes sont désignées pour lui parler au nom des travailleurs. Pendant les débats, la tension monte entre l’employeur et les employés. La réunion se termine en queue de poisson et le PDG est exfiltré. Lundi 17 octobre, il porte plainte devant le procureur pour menaces de mort. 10 travailleurs sont interpellés par la police du 9ème arrondissement et placés sous mandat par le procureur. Un travailleur que nous avons contacté accuse le PDG d’user de manœuvres pour faire oublier le non-respect du protocole d’accord signé à l’Inspection de travail. Notre interlocuteur reste convaincu que ses collègues seront libérés pour faute de preuves contre eux. Rendez vous est pris pour le mardi 25 octobre 2016, date du jugement.
Abdoulaye Guindo
Source: proces-verbal