Malgré la conjoncture difficile, le gouvernement a œuvré dans le sens du raffermissement de l’inclusivité dans la conduite de la Transition. Le Premier ministre a annoncé que le nouvel attelage aura comme leviers l’engagement patriotique, la compétence et le sens du devoir national accompli.
Nommé le 27 septembre 2020 à la tête du gouvernement, le Premier ministre Moctar Ouane a, le vendredi 14 mai dernier, présenté la démission de son équipe. Il a aussitôt été reconduit à son poste par le président de la Transition pour former un nouveau gouvernement.
Au lendemain de sa réduction à la tête gouvernement, Moctar Ouane a posté su son compte Facebook un message de remerciement au président Bah N’Daw et annoncé que la nouvelle équipe sera formée autour de certaines valeurs. «Le président de la Transition, SEM. Bah N’Daw, me fait l’honneur insigne de me reconduire au poste de Premier ministre chargé de former un nouveau gouvernement. Une confiance renouvelée à laquelle je suis sensible et pour laquelle je lui exprime toute ma gratitude. Les défis à venir seront relevés par une équipe qui aura comme leviers l’engagement patriotique, la compétence et le sens du devoir national accompli. Tous au travail pour une transition réussie au bénéfice du vaisseau amiral commun, le Mali», a écrit le Premier ministre.
Ce massage de Moctar Ouane a été publié au moment où des supputations vont bon train à propos de la nouvelle équipe gouvernementale. S’agira-t-il d’un gouvernement d’union nationale pour mener la Transition au bon port ? Ou bien les anciens ministres seront-ils reconduits ? Y aura-t-il de permutations de postes ? Autant de questions que nos compatriotes se posent depuis le vendredi dernier.
Le M5-RFP, acteur majeur de la chute du régime du président Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, a tenu samedi une rencontre à l’issue de la quelle, il a indiqué dans un communiqué avoir pris acte de la « démission du gouvernement et rappelle qu’il n’a ni été consulté ni associé à ce changement, qui, de toute manière, ne répond ni à ses attentes ni à ses 10 mesures formulées le 6 mai ». Dans le même communiqué, le mouvement rappelle qu’il reste « en total désaccord avec la trajectoire de la transition par le Premier ministre reconduit et ne saurait s’associer à des combinaisons dont il ignore les tenants et les aboutissants ».
L’ASSENTIMENT DE L’OPINION- Si le M5-RFP ne semble en désaccord par rapport à la reconduction de Mocar Ouane, le choix du l’État rencontre l’assentiment de l’opinion. Tout le monde est presqu’unanime sur les capacités du Premier ministre, un diplomate chevronné, à conduire à bon port le gouvernement de Transition.
Dans sa lettre d’orientation qu’il a adressée au Premier ministre et au gouvernement en octobre dernier, le président de la Transition Bah N’Daw avait indiqué que le choix porté sur Moctar Ouane s’explique par sa riche carrière qui lui aura permis d’acquérir une solide connaissance de l’administration publique et des arcanes de la diplomatie. Les faits prouvent qu’il ne s’est pas trompé. Selon le président N’Daw, la Charte et la feuille de route de la Transition issues des concertations nationales des 11, 12 et 13 septembre derniers balisent leur chemin. Et lors du premier conseil de cabinet, Moctar Ouane avait rappelé à son équipe, les missions assignées à cette Transition. Au cours des 7 premiers mois à la tête du gouvernement mis en place le 5 octobre 2020, il a beaucoup œuvré pour la mise en œuvre des recommandations des assises nationales sur la Transition. Celles-ci ont été définies dans le plan d’action du gouvernement adopté par le Conseil national de Transition (CNT) en 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs.
Le chef du gouvernement a aussi beaucoup œuvré pour apaiser le climat sociopolitique. Il a créé un cadre de concertation avec la classe politique autour des reformes politique et institutionnelles, convaincu que celle-ci a « un rôle de premier plan dans la promotion de notre jeune démocratie et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles que nous attendons tous avec impatience ».
MOBILISER LES PARTENAIRES- En plus, il a mis en place le Comité d’orientation stratégique (COS) composé de 50 membres, comprenant les représentants des partis et regroupements politiques, des mouvements signataires, des syndicats, des légitimités traditionnelles et religieuses ainsi que des organisations de la société civile. La mission du COS : définir le périmètre des réformes au regard du contexte et de la durée de la Transition. Ses travaux ont déjà démarré le lundi 19 avril dernier.
Autre action à mettre à l’actif de Moctar Ouane : en bon diplomate, il a réussi à mobiliser les partenaires autour du Mali, notamment l’Union européenne. Mieux, la communauté internationale s’est mobilisée autour de notre pays à travers le Groupe de suivi et de soutien à la Transition au Mali.
Sur un tout autre chapitre, pendant ces quelques mois de la Transition, il y a eu une montée en puissance des Forces armées et de securité. Celles-ci ont plusieurs fois été dotées en équipements. Ce qui peut d’ailleurs se sentir à travers les actions d’envergure qu’elles mènent sur le terrain ces derniers temps avec le soutien des partenaires engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Le Premier ministre Moctar Ouane a aussi effectué des visites dans deux régions du pays. D’abord à Kayes, il inauguré le 27 février dernier, le 2è pont et ses voies d’accès de 17 km. Ces ouvrages participent au désenclavement de la région et permettent de fluidifier la circulation entre le Mali et le port de Dakar. Ensuite, il s’est rendu dans la Région de Mopti où il a procédé au lancement le samedi 20 mars dernier, des travaux de construction de la route Sévaré-Mopti, de la voie de contournement de l’aéroport Ambodédjo et d’aménagement de 10 km de voiries urbaines.
Auparavant, il a avait visité les camps des déplacés à Sokoura et à Bandiagara où il a remis plusieurs tonnes de vivres. Dans la ville de Mopti, il a inauguré le Centre régional d’appareillage orthopédique, l’unité d’hémodialyse de l’hôpital Sominé Dolo avant de visiter le port de pêche réhabilité de Konna. Sous sa conduite, le gouvernement s’est a attaqué à plusieurs sujets de préoccupation nationale à savoir la question du coton à travers les assises nationales sur le coton, celle de l’école avec la mise en œuvre des recommandations du Forum national sur la violence en milieu universitaire, de la carte NINA, de la Covid-19 avec la mise en place la riposte multi-acteurs, la vaccination, le lancement officiel de la 2è génération du Programme Décennal de Développement de l’Éducation et de la Formation Professionnelle (PRODEC 2).
Dieudonné DIAMA
Source: Essor