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Processus de paix : aucun progrès important dans la mise en œuvre de l’accord depuis sa signature

La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, plus de trois mois après sa signature par toutes les parties, n’a enregistré aucun progrès notable.

ibrahim boubacar keita president malien ibk signature accord paix negociation Mahamadou Djeri Maïga rebelle touareg mnla cma hcuaViolations répétées du cessez-le-feu, différends communautaires et conflits de positionnement sur fond d’intérêts liés au trafic de stupéfiants ont jalonnée les premiers mois qui ont suivi la signature de l’accord de paix intervenu entre le gouvernement et les mouvements politico-militaires du nord.

Mardi, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali a dressé devant le Conseil de Sécurité le sombre bilan de la situation sur le terrain.

« Le calendrier de mise en œuvre a subi de graves revers pendant les trois mois suivant le parachèvement de la signature de l’accord de paix du 20 juin », a-t-il déclaré devant l’instance onusienne.

Il était prévisible que la mise en œuvre d’un accord aussi délicat connaisse des écueils. Mais, reconnaitra le patron de l’ONU au Mali, « les difficultés rencontrées ont été plus importantes et ont surgies plus tôt que prévu ».

Aucun des grands rendez-vous contenus dans l’accord n’a été tenu

Parmi les priorités qui devront encore attendre, le programme de Désarmement, de Démobilisation, et de Réinsertion (DDR) est celle qui enregistre le plus grand retard. Préalables à toute opération de désarmement, l’identification et la validation des sites de cantonnement des éléments armés étaient initialement prévues pour être finalisées par la Commission Technique de Sécurité (CTS) au plus tard un mois après la signature de l’accord.

La CTS aurait dû, dans le même délai, avoir déjà reçu les listes définitives et certifiées de tous les combattants des groupes armés et de leurs armements.

Aucun site n’a encore fait l’objet de validation. Plus grave, à ce jour, seule la Plateforme a remis sa liste de 6 sites à la CTS.

En conséquence, la Commission d’intégration et la Commission Nationale pour le Processus de DDR qui devaient être créées dans un délai de deux mois n’ont pas vu le jour.

Par ailleurs, on est toujours dans l’attente de la première patrouille mixte qui devait avoir lieu au plus tard le 60ème jour suivant la signature de l’accord.

Le Comité de Suivi établi mais sans valeur décisionnelle

Le Comité de Suivi de l’Accord (CSA) dont la première réunion s’est tenue immédiatement après le parachèvement de la signature de l’accord n’est toujours pas fonctionnel dans sa pleine capacité de prise de décision.

« La structure n’est pas mise en place. Elle fonctionne avec des parties. Mais elle ne connait pas ses démembrements. C’est pourquoi, il y a des matières extrêmement importantes sur lesquelles elle ne peut pas délibérer », explique Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, coordinateur de la Coordination des Mouvements Prônant l’Inclusivité et Signataires de l’accord du 15 mai 2015 (COMPIS 15).

Le CSA est un organe clé chargé de superviser la mise en œuvre des dispositions de l’accord. Il est à sa quatrième réunion mais sa composition reste inconnue car suscitant des discordes entre les mouvements armés qui se disputent le nombre de sièges.

Suite à la prise de la localité d’Anéfis par la Plateforme le 17 août dernier, la CMA avait suspendu sa participation aux travaux du CSA. Revenue à l’occasion de la quatrième réunion, les activités de ce comité connaissent depuis une semaine un nouveau blocage dû au retrait, cette fois-ci de la CMA et de la Plateforme, des travaux des sous-comités thématiques en guise de protestation contre la présence de la COMPIS 15 au sein du CSA.

Après les affrontements sans raisons sérieuses, place maintenant aux tiraillements pour le partage des dividendes de la lutte armée. Entretemps, les échéances que prévoit l’accord pour un retour définitif de la paix au Mali devront encore être repoussées.

Les populations du nord sont une nouvelle fois obligées de prendre leur mal en patience. A quand la fin du calvaire ?

 

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