La Chine, alliée traditionnelle du Zimbabwe, a-t-elle été prévenue du coup de force qui se préparait à Harare pour chasser Robert Mugabe du pouvoir ? Pékin fait comme si rien n’était et dit défendre son principe de non-ingérence, même si quelques jours auparavant, le chef des forces armées avait rendu visite aux hauts dirigeants chinois.
Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Non, la visite du général Constantino Chiwanga n’a pas servi à informer les autorités chinoises sur le coup de force à venir. Geng Shuang, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a démenti une nouvelle fois ses spéculations, en soulignant que la venue du chef des armées « était prévue longtemps à l’avance et était approuvée par l’ex-président Mugabe ». Hier encore très attaché à son « vieil ami » Robert Mugabe, Pékin semble aujourd’hui vouloir tourner la page.
« La Chine veut tendre la main au Zimbabwe pour aller de l’avant et maintenir les relations amicales selon le principe de l’équité, du bénéfice mutuel et d’une coopération gagnant-gagnant, affirme Geng Shuang. Nous adhérons aux principes de la sincérité, du pragmatisme, de l’affinité et de la bonne foi afin de soutenir les efforts du Zimbabwe pour accélérer son développement économique et social dans le but d’améliorer, comme nous le pouvons, les conditions de vie du peuple. »
Aucun autre pays n’investit autant au Zimbabwe, Pékin a donc tout intérêt à préserver ses bonnes relations avec Harare.
RFI