De sa prise au pouvoir à 29 ans, en juillet 1994, à sa défaite la semaine dernière, le très fantasque président gambien aura toujours pris à contre-pied les pronostics. Yahya Jammeh avait par exemple stupéfait par l’assassinat de ses opposants politiques et journalistes, par la chasse aux sorcières, l’annonce de sa potion magique contre le Sida et son retrait fracassant de la CPI.
Il vient aussi de surprendre agréablement par une humilité qui lui était jusque-là inconnue. En reconnaissant sa défaite à la présidentielle de jeudi dernier, il obligeait tout le monde à le voir d’un autre œil. Ceux qui l’attendaient se cramponner à son fauteuil en ont pris pour leur grade.
Même si cette réaction face à la défaite continue d’intriguer, Yahya Jammeh est en train de sortir par la grande porte. Mieux en tout cas que des démocrates autoproclamés comme Laurent Gbagbo ou Abdoulaye Wade. Reste à espérer qu’il surprenne encore : en répondant de ses crimes devant la justice. A ce moment-là, il deviendrait une vraie figure emblématique de l’Histoire africaine.
En attendant et pour l’acceptation des résultats de la présidentielle, nous mettons chapeau bien bas Cheikh Professeur Alhaji Docteur Yahya AJJ Jammeh Nasirul Deen Babili Mansa (le roi qui défie les cours d’eau en mandingue).
DAK
Source : L’Indicateur du Renouveau