Le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé le soutien de son pays aussi bien dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord que dans les actions de développement économique
En visite de «fraternité et de travail» dans notre pays, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger de la République algérienne démocratique et populaire, Ramtane Lamamra et son homologue du Mali, Abdoulaye Diop, ont animé hier un point de presse. C’était à la suite d’une séance de travail qui a réuni la délégation algérienne et les hauts cadres du ministère en charge des Affaires étrangères.
L’ambition d’une coopération dense entre nos deux pays fait son chemin, depuis les premières années d’indépendance. L’axe Alger-Bamako est au beau fixe et est rythmé régulièrement par des visites d’officiels et des réunions entre les parties au sein de cadres formels.
Après les évènements du 18 août 2020, l’Algérie a été le premier pays à dépêcher un membre de son gouvernement à Bamako. En février dernier s’est tenue la commission mixte de coopération militaire entre nos deux pays, suivie de la visite effectuée par l’ancien président de la Transition, Bah N’Daw en Algérie, au mois de mars. Puis, en avril, le comité bilatéral stratégique a organisé une réunion à Alger à laquelle a participé le ministre Abdoulaye Diop.
Pour le chef de la diplomatie malienne, cette visite de son homologue algérien se situe donc dans la continuation des échanges fréquents et réguliers. Et l’hôte de marque a, lui, ajouté que ce déplacement à Bamako «reflète bien la qualité et la nature de la relation bilatérale entre nos deux pays».
C’est dans les difficultés que la fraternité et l’amitié prennent tout leur sens et tout leur valeur. Se faisant sienne cette assertion, les deux ministres se sont mutuellement congratulés pour les efforts consentis dans le sens de la redynamisation de l’axe Alger-Bamako.
Le ministre Abdoulaye Diop a exprimé le réconfort qu’apporte cette visite aux Maliens, au moment où notre pays est suspendu de certaines instances internationales. Le chef de la diplomatie a ensuite salué les soutiens multiformes de ce pays frère. Toute chose que le ministre Ramtane Lamamra a jugée normal : «L’Algérie se doit d’être aux côtés de la République sœur du Mali».
DÉFIS COMMUNS- Le ministre Abdoulaye Diop a expliqué aussi que les échanges entre les deux délégations ont porté sur l’ensemble des éléments de la coopération au niveau bilatéral. Une coopération riche de projets dans les domaines du développement économique, des infrastructures, de l’énergie. Et, selon lui, cet «ensemble d’éléments ne demandent qu’à être le plus rapidement concrétisés pour renforcer les liens physiques et permettre à nos pays de créer un contexte permettant à nos populations respectives de voir leurs conditions de vie s’améliorer».
Également, a-t-il poursuivi, les parties ont évoqué la situation politique au Mali, les difficultés que rencontre le processus de transition et les réponses à apporter aux défis communs. Comme l’a rappelé le ministre Ramtane Lamamra, «nos pays appartiennent à cette région du monde qui est frappée du sceau de la précarité, du fait des méfaits combinés de l’homme et de la nature».
Il faisait ainsi allusion aux défis liés au développement, à l’environnement et à la sécurité, face auxquels «nous avons le devoir de travailler à mettre au point des solutions proportionnelles à leur dangerosité». Le visiteur de marque a insisté sur la nécessité de valoriser nos atouts et optimiser les résultats de nos efforts communs.
Visiblement, l’Algérie, soucieuse des risques d’instabilité à ses frontières, veut jouer un rôle actif au Mali, avec lequel elle partage près de 1.400 km de frontière. Elle entend, particulièrement, redynamiser la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Un accord négocié sous sa tutelle, en tant que chef de file de la médiation internationale. Le ministre Ramtane Lamamra s’est réjoui du fait que cet Accord continue d’être le cap à suivre pour «permettre au peuple malien de rompre définitivement avec les périodes ingrates de son histoire…».
Pour le ministre algérien, cet Accord a le mérite d’apporter un certain nombre de solutions à des problèmes réels. «Il a également le mérite de constituer un cadre, dans lequel l’imagination et le courage politique devraient être mis à contribution pour apporter des solutions consensuelles aux problèmes du Mali ; de telle sorte que cette mise en commun de la richesse des expériences et des aspirations puisse utilement servir l’avènement d’un Mali qui soit au service de tous ses enfants».
Le chef de la diplomatie algérienne, qui a regagné hier son pays, a espéré que sa visite apporte une nouvelle brique à l’édifice du Mali nouveau qui est en train de se construire par l’effort de ses propres enfants.
Issa DEMBÉLÉ
Source : L’ESSOR