Au total, quarante pays, dont le Mali, participent aux éliminatoires et s’affrontent pour les cinq tickets réservés à l’Afrique. Seuls les premiers des dix groupes se qualifient pour les barrages. Pour les Aigles, le premier test aura lieu le 1er septembre au Maroc, contre le Rwanda

Le top départ de la Coupe du monde 2022 est donc donné. à partir de la semaine prochaine, précisément le 1er septembre, débuteront, à travers l’Afrique, les éliminatoires de la Coupe du monde, Qatar 2022. Elles se poursuivront jusqu’en mars 2022, date des barrages. Au total, quarante pays dont le Mali, sont dans les starting-blocks et tous nourrissent le même rêve : se qualifier et participer l’année prochaine à la plus grande fête du football mondial.

La lutte s’annonce d’autant plus rude que notre continent ne dispose que de cinq places sur un total de 32 pays attendus pour la phase finale du Mondial. Ce quota peut paraître injuste, comparé aux 13 places octroyées à l’Europe, mais en jetant un coup d’œil sur le tableau récapitulatif du nombre de places allouées à chaque confédération, on s’aperçoit que l’Afrique est plutôt bien lotie, puisqu’elle se situe juste derrière l’Europe et devance des confédérations comme celles de l’Amérique du Sud et de l’Asie (4,5 places chacune), de l’Amérique du Nord et des Caraïbes réunis (3,5 places) et de l’Océanie (0,5 place).

Pour les Aigles du Mali, la campagne du Mondial qatari a démarré hier, avec l’annonce, par le sélectionneur national Mohamed Magassouba, de la liste des 28 joueurs retenus pour les deux premières journées des éliminatoires de la compétition. La sélection nationale effectuera sa première sortie contre le Rwanda qu’elle recevra, non pas au stade du 26 Mars qui abrite traditionnellement les rencontres des Aigles, mais au Maroc.

L’explication est simple : parce qu’aucun stade de notre pays n’a été homologué par la Confédération africaine de football (CAF) et le technicien Mohamed Magassouba et ses protégés sont contraints, comme c’est le cas pour la plupart de nos voisins (Burkina Faso, Niger), de s’exiler pour cette entrée en matière contre les Rwandais.

Le choix du Royaume chérifien par Mohamed Magassouba a suscité beaucoup de commentaires et même des critiques de nombre d’observateurs qui s’attendaient plutôt à voir la sélection nationale recevoir le Rwanda en Côte d’Ivoire ou en Guinée voisines.

Mais le sélectionneur national a fait son choix et comme le dit l’adage, «quand le vin est tiré, il faut le boire». Autrement dit, il ne sert à rien d’épiloguer sur la décision du technicien des Aigles, parce que l’essentiel pour la sélection nationale se trouve ailleurs, à savoir le résultat de cette première journée des éliminatoires.

Dans leur poule qui comprend également l’Ouganda et le Kenya, le capitaine Hamari Traoré et ses coéquipiers font figure de favoris et tout le monde attend une confirmation de l’équipe. Et comme le premier match est toujours important à ce niveau, les Aigles devront tout mettre en œuvre pour assumer leur statut et empocher leurs premiers points contre la sélection rwandaise.

Tout plaide pour les Aigles dans cette confrontation avec le Rwanda : la qualité de l’effectif, l’expérience du groupe et bien entendu le classement des deux sélections dans la hiérarchie mondiale (le Mali est 57è mondial, alors que le Rwanda pointe à la 129è place).

Mais avoir un effectif de qualité et des joueurs d’expérience peut ne pas suffire pour gagner un match et les Aigles doivent avoir présents à l’esprit que la réalité se trouve avant tout sur le terrain. Le Rwanda, comme les deux autres adversaires de la poule, n’est pas là par hasard et on connaît l’esprit de combativité que dégagent les sportifs de ce pays. Gare donc au complexe de supériorité.

UNE GÉNÉRATION TALENTUEUSE-Depuis la CAN 2019 qui s’était déroulée en égypte, nombre d’observateurs considèrent la sélection malienne comme l’une des plus talentueuses du continent, celle qui produit l’un des meilleurs footballs. Sans chauvinisme, il faut avouer la génération actuelle des Aigles a tout pour plaire et pas grand-chose à envier aux grandes nations du continent.

Mais le problème est que le capitaine Hamari Traoré et ses coéquipiers, comme leurs devanciers, n’ont pas réussi à s’imposer sur l’échiquier continental, laissant ainsi les supporters sur leur faim. L’autre trou noir, ce sont les multiples échecs en Coupe du monde, une compétition qui tend à devenir comme une arlésienne pour les Aigles.

Dès lors, la question que l’on peut se poser est la suivante : que nous réserve cette nouvelle campagne, Qatar 2022 ? Notre souhait à tous est bien évidemment de voir cette génération dorée des Aigles réussir à vaincre le signe indien et permettre au Mali de participer pour la première fois de son histoire à la phase finale du Mondial.

Mais disons-le sans détours, la qualification d’un pays à la Coupe du monde ne dépend pas des autorités ou des supporters, elle dépend plutôt des performances de l’équipe, donc des résultats obtenus sur le terrain. à ce propos, les derniers résultats enregistrés par les Aigles ne sont pas reluisants (quatre matches sans succès, ndlr), mais comme on a coutume de le dire, chaque match a ses réalités et on espère voir le capitaine Hamari Traoré et ses coéquipiers mettre fin à cette disette face au Rwanda.

La victoire est impérative pour débuter la campagne et tout autre résultat sera comme un échec pour la sélection nationale. Toutes les six journées des éliminatoires seront comme des finales qu’il faut gagner, puisque seuls les premiers des poules se qualifient pour les barrages qui conduiront directement à la phase finale du Mondial qatari. Les protégés du sélectionneur national Mohamed Magassouba sont donc prévenus.

Souleymane Bobo TOUNKARA

«Atôriqou ila Qatar» : En route pour le Qatar en arabe

LA COMPOSITION DES GROUPES

Groupe A : Algérie, Burkina Faso, Niger, Djibouti

Groupe B : Tunisie, Zambie, Mauritanie, Guinée Equatoriale

Groupe C : Nigeria, Cap Vert, Centrafrique, Liberia

Groupe D : Cameroun, Côte d’Ivoire, Mozambique, Malawi

Groupe E : Mali, Ouganda, Kenya, Rwanda

Groupe F : Egypte, Gabon, Libye, Angola

Groupe G : Ghana, Afrique du Sud, Zimbabwe, Ethiopie

Groupe H : Sénégal, Congo, Namibie, Togo

Groupe I : Maroc, Guinée, Guinée Bissau, Soudan

Groupe J : RDC, Bénin, Madagascar, Tanzanie

Source : L’ESSOR