Dans un communiqué officiel publié le 29 mai 2025, le Ministre des Mines, Monsieur Amadou Keita, a annoncé la suspension des activités d’orpaillage traditionnel sur l’ensemble du territoire national, du 15 juin au 30 septembre 2025. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre de l’application de l’Arrêté Interministériel N°2015-1907/MM-MATD-MSPC-MEADD du 1er juillet 2015, toujours en vigueur.
Une décision réglementaire à portée stratégique
Bamada.net-Chaque année, à l’approche de la saison hivernale, le gouvernement malien procède à la suspension temporaire de l’orpaillage artisanal afin de prévenir les risques d’accidents, les conflits communautaires, la dégradation de l’environnement et les tensions sociales dans les zones minières. Cette mesure, bien qu’annuelle, revêt cette année une importance particulière dans un contexte de sécurisation des zones aurifères et de réforme du secteur minier.
Le ministère des Mines, par la voix du ministre Amadou Keita, rappelle avec fermeté l’obligation de respecter cette décision, qui s’impose à tous les exploitants artisanaux, aux associations d’orpailleurs, aux services déconcentrés de l’État, ainsi qu’aux autorités coutumières dans les localités concernées.
« Le Ministre des Mines tient au respect strict de la présente mesure », peut-on lire dans le communiqué transmis à la rédaction de Bamada.net.
Un appel à la responsabilité collective
Dans son message, le ministre Amadou Keita exhorte les autorités administratives des districts miniers, les chefferies traditionnelles, les organes de presse et les exploitants eux-mêmes à unir leurs efforts pour garantir l’application rigoureuse de cette suspension durant toute la période concernée.
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Il s’agit, selon le ministère, de préserver les vies humaines, souvent mises en danger par l’effondrement de galeries improvisées ou par des conflits sur des sites non réglementés. Les autorités espèrent également prévenir l’exploitation anarchique de ressources, dans un secteur où la ruée vers l’or attire aussi bien des Maliens que des ressortissants de pays voisins, parfois sans encadrement formel.
Le ministère insiste sur la responsabilité partagée : les administrateurs de cercles et de communes, les chefs de villages et les associations d’orpailleurs doivent se faire les relais de l’information, mais aussi veiller à son application sur le terrain.
Vers une meilleure gouvernance du secteur aurifère
Le secteur minier au Mali, qui représente environ 10 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et près de 80 % des exportations, demeure un levier économique crucial pour le pays. Toutefois, l’exploitation artisanale, souvent informelle et non réglementée, pose d’énormes défis en matière de fiscalité, d’environnement, de sécurité et de santé publique.
La suspension de l’orpaillage, loin d’être une entrave, s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement de réorganiser ce segment de l’économie minière, en instaurant des périodes de pause obligatoires permettant à la nature de se régénérer, à l’État de mieux structurer le secteur, et aux orpailleurs de se conformer aux normes légales.
La presse, partenaire clé de la sensibilisation
Le ministre des Mines n’a pas manqué de solliciter les médias maliens, y compris les plateformes numériques telles que Bamada.net, pour relayer le message de suspension et sensibiliser les populations concernées.
En effet, plusieurs localités du pays – telles que Kangaba, Kéniéba, Yanfolila, Kolondieba, Bougouni, Dioïla, ou encore Kayes – connaissent une forte activité d’orpaillage artisanal, souvent difficile à encadrer sans un effort concerté de communication et de collaboration entre les acteurs publics, coutumiers, et les médias.
Des sanctions en cas de non-respect
Si le communiqué ne mentionne pas explicitement de sanctions, les autorités rappellent néanmoins que tout contrevenant s’expose à des poursuites et sanctions prévues par la législation en vigueur. Le Ministère des Mines envisage même un renforcement de la présence des forces de sécurité dans certaines zones stratégiques, afin d’assurer le respect effectif de la mesure.
La suspension des activités d’orpaillage du 15 juin au 30 septembre 2025 n’est pas une mesure nouvelle, mais elle constitue un signal fort du ministère des Mines pour renforcer la gouvernance minière, préserver l’environnement, et protéger les communautés locales.
Il revient désormais à chacun – citoyens, exploitants, autorités locales et médias – de jouer son rôle pour que cette période soit une véritable pause régulatrice, bénéfique pour tous.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net