Le procès de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires a débuté ce mardi matin à la cour d’appel de Bamako. Cela après plusieurs renvois pour des raisons de santé de l’ex-ministre des finances qui a, enfin, pris la parole.
Tout de blanc vêtu, Madame Bouaré Fily Sissoko a fait son entrée dans la salle d’audience à 10 h 46. Elle était accompagnée par des éléments de la protection civile et des membres de sa famille qui l’ont aidé à s’asseoir devant le juge. Plusieurs personnalités publiques, dont l’ancien PM Moussa Mara, témoin dans cette affaire, étaient dans la salle.
À l’ouverture de l’audience, le juge a invité les témoins à quitter la salle et a ensuite appelé les coaccusés à la barre. Le ministère public a rappelé les charges retenues contre eux dans ce dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Il s’agit notamment d’usage de faux, de surfacturation, de trafic d’influence, de violation du code des marchés publics, de détournement et d’atteinte aux biens publics. Des faits punis par le code pénal malien.
Des accusations rejetées
Après une heure de suspension, le procès a repris. Ses avocats à ses côtés, l’ancienne ministre des Finances a pris la parole et n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Elle a affirmé que les actes ont été posés conformément à la loi. Bouaré Fily Sissoko se dit étonnée des accusations à son encontre, estimant qu’elle n’a pas été associée, en amont, à ce dossier.
Selon l’accusée, la lettre d’intention de l’achat de l’avion a été signée par Madani Touré, ministre délégué chargé du Budget à l’époque. Il faut rappeler que madame Bouaré Fily Sissoko ainsi que plusieurs anciens ministres et officiers de l’armée sont accusés dans cette affaire qui a éclaté depuis 2014. La totalité des fonds présumés détournés s’élève à plus de 50 milliards de francs.