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De Lomé à Bamako : Faure Gnassingbé et Abdoulaye Diop dessinent une Afrique libre et unie

Dans un climat international incertain, marqué par des fractures géopolitiques et le repositionnement stratégique de nombreuses puissances, l’Afrique tente d’affirmer une voix collective. C’est dans ce contexte que la troisième conférence ministérielle de l’Alliance politique africaine (APA) s’est tenue à Lomé, réunissant plusieurs hauts responsables africains de la diplomatie.

Bamada.net-Ce cadre de dialogue, initié par le Togo en 2023, prend progressivement forme comme un instrument de coordination politique entre pays africains aspirant à une plus grande autonomie stratégique, en complément ou en contrepoint des mécanismes existants de l’Union africaine (UA) et des organisations régionales.

Une rencontre diplomatique à haute valeur politique

À l’issue des travaux, les ministres présents ont été reçus ce 2 juin par le Président du Conseil de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, pour lui remettre les principales conclusions de la conférence, ainsi que le document stratégique désormais baptisé « Déclaration de Lomé ».

Parmi les délégations présentes figuraient les ministres des Affaires étrangères du Mali et du Niger, la vice-ministre de la RDC, ainsi que des représentants du Burkina Faso, du Tchad et du Libéria. Ensemble, ils ont salué l’engagement du Togo pour cette initiative jugée nécessaire et opportune.

Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a notamment souligné que cette alliance ouvre de nouvelles perspectives pour une coopération africaine recentrée sur les intérêts fondamentaux du continent, loin des agendas dictés par l’extérieur.

L’Afrique face au dilemme de sa souveraineté géopolitique

La Déclaration de Lomé, dont les grandes lignes ont été communiquées à la presse, met en exergue la nécessité d’un repositionnement de l’Afrique sur les grandes questions globales : paix, sécurité, réformes multilatérales, justice économique et autonomie stratégique.

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Dans cette optique, les pays membres de l’APA entendent développer des mécanismes de concertation diplomatique plus souples, plus réactifs et surtout plus indépendants. Ils plaident pour une Afrique qui n’est plus l’objet des décisions des autres, mais un sujet agissant de sa propre destinée.

Le ministre Diop a rappelé à cet effet : « L’Afrique ne peut plus se contenter d’accompagner des décisions prises ailleurs. Nous devons penser ensemble nos réponses aux crises qui nous concernent en priorité, qu’elles soient sécuritaires, environnementales ou politiques. »

Faure Gnassingbé, entre diplomatie de proximité et médiation continentale

La rencontre avec le président togolais a également été l’occasion pour les diplomates de saluer le rôle actif joué par Faure Gnassingbé dans plusieurs dossiers de médiation sur le continent, notamment celui de la République Démocratique du Congo, où il a été désigné médiateur par ses pairs africains.

À travers son implication constante dans la résolution de conflits et son appui à des processus de transition politique apaisée, le dirigeant togolais incarne une nouvelle forme de leadership africain, fondée sur la stabilité interne et l’engagement régional.

Sa récente désignation à la tête du Conseil de la République togolaise, structure chargée de piloter les grandes orientations nationales et internationales du Togo, renforce sa stature de figure incontournable dans le paysage politique et diplomatique africain.

Le Mali, une diplomatie en quête d’affirmation

Pour le Mali, cette conférence s’inscrit dans une dynamique plus large d’affirmation d’une diplomatie souveraine et panafricaniste. Depuis la rupture progressive avec certains partenaires traditionnels, les autorités maliennes cherchent à s’inscrire dans des formats multilatéraux alternatifs, portés par des logiques de solidarité Sud-Sud et d’autodétermination continentale.

La participation active de Bamako à l’APA, à l’instar de son implication dans l’Alliance des États du Sahel (AES), témoigne de cette stratégie d’indépendance diplomatique, fondée sur la coopération avec des États partageant une vision commune : celle d’une Afrique maîtresse de ses choix.

APA : entre utopie panafricaine et réalisme géopolitique

Si l’Alliance politique africaine reste encore en phase de structuration, elle traduit néanmoins une volonté manifeste : ne plus subir les agendas étrangers, mais construire une architecture diplomatique africaine réactive, agile, centrée sur les enjeux continentaux.

La Déclaration de Lomé ne constitue pas une simple déclaration d’intention : elle fixe des axes d’action concrets, parmi lesquels :

  • La coordination des positions africaines dans les grandes instances internationales ;

  • Le soutien à la souveraineté économique et sécuritaire des États membres ;

  • La promotion d’une gouvernance continentale fondée sur la concertation égalitaire ;

  • Et l’élargissement du cercle des pays adhérents à l’APA.

Une volonté de rupture et de transformation

Au moment où le monde se redessine, l’Afrique n’a plus le luxe de l’attentisme. La marginalisation de ses voix dans les négociations climatiques, les débats sur la gouvernance de l’ONU, ou encore les règles commerciales internationales pousse les États africains à réagir collectivement.

L’APA pourrait-elle devenir un vecteur de transformation durable de la diplomatie africaine ? C’est une ambition audacieuse, mais qui commence à prendre forme à travers des initiatives concrètes comme celle de Lomé.

Conclusion : Lomé, point de départ d’un réveil stratégique africain ?

Au-delà de la symbolique et des discours, la rencontre de Lomé aura servi de catalyseur pour repenser le rôle et la posture des États africains sur la scène internationale. Face aux tensions croissantes entre blocs d’influence, l’Afrique a besoin de cohérence, de solidarité et surtout de courage politique pour imposer sa vision du monde.

Le rendez-vous de Lomé pourrait bien marquer le début d’une ère nouvelle, où la diplomatie africaine cesse d’être périphérique pour devenir stratégique, portée par des voix comme celles du Mali, du Togo, du Niger, ou du Burkina Faso.

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

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