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L’objectif était de renforcer la protection des femmes et des filles victimes de violences conjugales par le dialogue, le partage d’informations et des échanges constructifs.
Selon les statistiques nationales, les violences basées sur le genre (VBG), y compris les violences conjugales, ont connu une augmentation alarmante ces dernières années. En 2021, 9540 cas de VBG ont été recensés. Ce chiffre a grimpé à 14 264 en 2022, soit une augmentation de 49 %. En 2023, près de 16 000 cas ont été documentés, ce qui représente une moyenne de 1333 cas par mois, dont 96 % impliquent des femmes et des filles, selon le Système d’information sur les violences basées sur le genre (GBVIMS).
Parmi ces violences, celles de nature conjugale sont particulièrement préoccupantes. Elles persistent dans les communautés maliennes en raison de divers facteurs, notamment les inégalités sociales et un modèle sociétal patriarcal. Beaucoup de femmes victimes n’osent pas signaler ces abus, par crainte de déshonorer leur famille, par honte ou par méconnaissance des structures d’aide disponibles.
Bien que le gouvernement malien ait adopté la loi n°2024-027 du 13 décembre 2024, modifiant le Code pénal pour inclure des dispositions spécifiques contre les VBG, notamment les violences conjugales, le problème reste répandu.
Dans ce contexte, la Fénacof-Mali, avec le soutien de JDH, a organisé cette table ronde pour renforcer les efforts de prévention et de prise en charge juridique des survivantes, tout en favorisant leur accès à la justice. Cette rencontre a rassemblé 100 participants issus des structures mentionnées et a offert un espace riche en discussions constructives.
Deux panels de haut niveau ont marqué l’événement. Le premier, présenté par le lieutenant-colonel Assan Traoré, responsable de “One Stop Center GMS”, a dressé un état des lieux des violences conjugales et des mécanismes de protection des survivantes au Mali. Le deuxième, conduit par Me Alexandre Ouédraogo, a porté sur les défis juridiques, les insuffisances et les réponses adaptées pour garantir une meilleure protection juridique.
Alexis Kalambry a également animé un module sur le traumatisme lié aux violences sexistes, suivi de discussions et de recommandations concrètes.
Moro Siaka Diallo, coordonnateur de JDH au Mali, a salué l’adoption de la loi n°2024-027, la qualifiant d’avancée significative pour faciliter l’accès à la justice des survivantes, tout en exhortant les défenseurs des droits humains à tirer parti des nouveaux instruments juridiques.
Kadidiatou Togola Sow, présidente de la Fénacof, a souligné que la prévention et la prise en charge juridique restent des défis majeurs à relever pour offrir une protection efficace aux victimes.
Enfin, Fatoumata Siré Diakité, représentante du ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, a exprimé sa satisfaction quant à l’organisation de cette table ronde, la qualifiant de précieuse opportunité pour adresser les défis liés à l’accès à la justice et à la protection des survivantes.
Ousmane Mahamane
Source: Mali Tribune