Le 19 juin aurait pu être la journée de tous les dangers, mais c’en a été autrement. Ce jour, tout le monde retenait le souffle craignant le pire. Une première qui entrera dans les annales de l’histoire malienne. Une immense foule surexcitée est sortie pour demander la démission du président IBK. Du jamais vu au Mali. Pas un seul incident. Bravo aux organisateurs, mais précisément à l’Iman Mouhamoud Dicko qui avec un simple claquement de doigts pouvaient enflammer Bamako. Les jeunes étaient prêts à braver le danger en affrontant les forces de l’ordre.
Ils étaient prêts à escalader les collines de Koulouba, et détruire à leur passage, s’il le faut, tout ce qui se mettrait à leur travers. Une femme disant avoir demandé pardon à ses parents avant de sortir parce que dans son esprit à elle, elle partait pour ne pas revenir, prête à se sacrifier pour le pays. Un jeune homme assure qu’il suffit que l’Iman leur laisse faire et lui, sera le premier sacrifié. « Il faut que certains comme moi meurent pour les autres maliens ». Plusieurs étaient ceux qui n’ont pas aimé le fait que Dicko leur a demandé de rentrer à la maison. « Nous ne sommes pas venus ici pour après retourner sans la démission d’IBK. On en a marre ! Nous voulons que tout se termine d’une manière ou d’une autre », lançant l’un des manifestants très en colère. En tout cas, unanimement on peut applaudir le sage Dicko qui d’une seule phrase « rentrer chez vous » a maitrisé la situation. Également les manifestants sont à saluer. Eux aussi ont été sages et raisonnables pour avoir fait demi-tour et rentrer à la maison sans violence. On appelle ça, de la maturité.
En revanche, les jeunes de Bolibana qui habitaient près du lieu de la manifestation étaient tellement frustrés qu’ils ont continué leurs échauffourées jusqu’aux environs de 23 heures. Selon l’un de ces jeunes, « nous étions en train de prendre le thé comme d’habitude devant chez nous, lorsque des voitures de police se dirigeaient vers nous. Arrivés à notre niveau, avec grande surprise, nous les voyons jeter sur nous des gaz lacrymogènes. Nous aussi, nous avons répliqué avec des pierres. On est resté dans ce jeu de Ping-pongs durant des heures. Les policiers reculaient et ensuite revenaient du coup, avec force sur nous. Et, nous, on les attendait avec de grosses pierres qu’on lançait sur eux. On entendait dire ……..Nous sommes restés ainsi dans ce jeu jusqu’au moment où d’autres renforts sont venus à leur secousse. Là, nous avons pris peur, et nous nous sommes dispersés dans le quartier. Ah que c’était vraiment marrant, car nous nous sommes bien amusés. Dicko a joué avec les nerfs d’IBK durant tout le rassemblement et nous, nous avons fait de même avec ces policiers qui sont venus nous provoquer. Nous avons très bien dormi cette nuit puisque le gaz qui nous était destiné a tué tous les moustiques du quartier».
Finalement, ces jeunes ont pris tout cela avec humour comme pour démontrer aux policiers qu’ils sont des frères et fils du même pays, le Mali
Nous pouvons être fiers d’être maliens.
LE COMBAT