En prélude à la journée internationale des langues, le Réseau Maaya, en partenariat avec l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication (AGETIC) et l’Amalan, a organisé les 21 et 22 février 2020,deux journéesde réflexion autour de la question linguistique au Mali. Une initiative visant à valoriser et à promouvoir les langues nationales en mettant davantage d’accent sur le volet numérique. Le lancement de ces deux journées de réflexion a eu lieu le 21 février 2020 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah.
A la cérémonie d’ouverture desdits échanges, l’on notait la présence du ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche scientifique et de l’Enseignement scientifique, Pr Mahamadou Famanta, et son collègue de l’économie numérique et de la prospective, Mme Kamissa Camara. Vu l’importance de la thématique, plusieurs spécialistes des langues nationales au Mali ont aussi pris part à ces échanges, perçus comme un bouclier de la sauvegarde d’une des valeurs culturelles de notre pays. Des professeurs émérites de langues et des sciences du langage, des experts, des décideurs politiques sur la question et des entreprises et structures en charges de la promotion du numérique,telle que l’AGETIC étaient également au rendez-vous.
Pendant deux jours, les experts avaient pour mission de proposer des techniques efficaces afin de rendre les langues nationales du Mali plus efficaces dans leur usage, plus transversales et surtout plus accessibles à tous. Ainsi, il s’agissait de travailler à créer un cadre de partenariat entre lesautorités concernées et la société civile afin de créer une dynamique nationale pérenne de gestion appropriée à la question linguistique dans notre pays. Pour ce faire, il s’avère important de sensibiliser l’opinion nationale sur l’urgence de l’officialisation et de la reconnaissance des langues nationales comme un socle de la construction nationale. Ainsi, il faudrait analyser les enjeux, surtout faire la promotion de ces langues à travers les produits numériques.
Jusqu’ici, le Réseau Maaya estime que le Mali, après 60 ans d’Indépendance, peine à trouver une vision claire et à établir une ligne directrice partagée sur le rôle des langues nationales dans sa construction en tant que nation et dans son développement socio-économique.
Ainsi en raison des insuffisances notoires remarquées ça et là et cela depuis plusieurs années, un regroupement de militants et de défenseurs des langues nationales, acteurs de la société civile, en partenariat avec des structures publiques, a donc décidé d’inscrire dans l’agenda national la question linguistique à l’issue des journées de réflexion qui viennent de se tenir en ce mois de février 2020, soit le week-end dernier. C’est donc un espace de réflexion, de concertation et de plaidoyer, en vue de faire de la question linguistique une priorité, c’est-à-dire un sujet d’intérêt national.
L’AGETIC dans un rôle de facilitateur !
Interrogé sur le rôle que peut jouer l’AGETIC dans la promotion des langues nationales au Mali, son directeur général, Amed Chérif Camara, explique : «Jepense que l’AGETIC peut jouer un rôle très important dans cette initiative. D’autant plus que nous sommes une entreprise étatique dont le rôle est de faciliter le travail des Maliens en impliquant les nouvelles technologies de l’information. C’est donc valable pour nos langues qui ont besoin d’être plus accessibles à tous les Maliens. Avec la technologie, on peut créer des logiciels ou des applications spécialisées pour nos langues. Que des dictionnaires traducteurs soient installés sur nos tablettes afin de faciliter la traduction de toutes les langues nationales du Mali. Qu’un citoyen de Kita puisse comprendre assez facilement celui de Gao, de Tombouctououde Ségou, etc. »
Le ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche scientifique et de l’Enseignement scientifique, ainsi que son collègue de l’Economie Numérique et de la Prospective, ont tous estimé qu’il est grand temps pour traiter les questions linguistique gage de tout développement. Toutefois, le ministre Famanta pense qu’il est donc impératif de se pencher sur la problématique avant qu’elle ne devienne un problème.
Amadou Basso
Source : Ziré