L’actuel bureau de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) fête demain son premier anniversaire. Le secrétaire général et son équipe ont, en effet, pris les commandes de la centrale syndicale le 1er mai 2014. En prélude à cette célébration, Yacouba Katilé a animé hier, à la Bourse du travail, un point de presse pour faire le bilan de quelques avancées obtenues ou en cours de réalisation par son bureau en un an d’exercice.

« Nous sacrifions à une tradition établie de vous entretenir à chaque 1er mai, des points épicentres de l’action syndicale à partir de la Fête du travail. Vous le savez, au cours des dernières négociations, mon bureau est parvenu à des accords sur environ 17 revendications restées en friche par l’ancien bureau de I’UNTM », a expliqué Yacouba Katilé.
« Nos revendications phares ont porté sur l’augmentation de la valeur du point d’indice, le relèvement du SMIG (Salaire minimum inter-entreprises garanti) et des allocations familiales, la réduction de I’ITS (Impôt sur les traitements et salaires) et le maintien des tarifs de l’électricité », a rappelé Yacouba Katilé pour qui, à ce jour, le traitement et la mise en œuvre de ces différents points se déroulent conformément au chronogramme arrêté. « Je peux dire qu’en fin juillet, l’application de la nouvelle valeur indiciaire sera constatée sur les bulletins de paie », a annoncé le secrétaire général de la centrale qui a révélé que « depuis le 24 mars, les textes sur le SMIG et les allocations sont déposés au secrétariat général du gouvernement ».
« Les observations et analyses ont révélé que par rapport au coût de la vie, ces acquis sont insuffisants à réduire la précarité des travailleurs et même des populations en général », a tempéré le patron de la centrale syndicale qui a annoncé qu’en conséquence, de nouvelles revendications seront bientôt déposées sur la table du gouvernement.
Il a ensuite évoqué la situation des travailleurs compressés, la sauvegarde des terres d’expérimentation de l’IER, le maintien de l’UMPP (Usine malienne de produits pharmaceutiques) dans le portefeuille de l’Etat, la fixation des primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et la relance du secteur pastoral.
Le secrétaire général de l’UNTM a dénoncé aussi des inégalités dans la Fonction publique. « Sachez que dans la Fonction publique, à diplôme égal, il y a non seulement des grilles différentes, avantageant certaines catégories sur d’autres, mais il y a aussi des âges de retraite différents. Cela n’existe nulle part », a critiqué le patron de l’UNTM qui s’est élevé également contre les disparités dans les traitements des fonctionnaires de l’Etat et de ceux des collectivités qui font un travail de valeur égale.
« Sachez aussi que le bien-être des travailleuses et travailleurs passe aussi par une bonne gouvernance, une bonne politique de sécurité appliquées avec efficacité, une bonne démocratie, un pays qui avance », a-t-il souligné, citant les problèmes du Nord, de l’école, de la santé, de la gestion des subventions de l’Etat en faveur des agriculteurs éleveurs, des pêcheurs, dont la bonne gestion conforte, selon lui, l’économie nationale.
Le secrétaire général de l’UNTM a aussi insisté sur la nécessité d’établir le bilan des privatisations et de faire ce qui peut être fait pour apporter des correctifs. Il a aussi réclamé un bilan des activités aurifères, avant d’annoncer que tous ces points seront au centre de l’action syndicale cette année.
A propos du Nord, il a dit sa conviction qu’il faut maintenant aller vers une dynamique nationale, regroupant tous les fils du pays, sans préalable ni exclusion. A ce sujet, il a promis de faire parvenir au chef de la mouvance présidentielle et au chef de l’opposition, les suggestions de l’UNTM qui aspire à la paix « car sans elle, il n’y a ni République, ni président, ni chef de l’opposition, ni partis politiques, ni syndicats ».
Yacouba Katilé a également admis que l’UNTM est accusée « d’avoir tourné le dos à la démocratie après le 26 Mars pour la laisser entre d’autres mains ». Il a annoncé que la centrale syndicale va désormais prendre des initiatives pour marquer son attachement à la démocratie qu’elle a largement contribuée à instaurer dans notre pays.

S. TANGARA

source : L Essor