Les négociations en cours entre l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le gouvernement se sont interrompues hier sans connaitre d’avancée. Les deux parties se sont quitté dans la salle de conférence du ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, sans accord sur les points de discorde.
Du côté du gouvernement, pas de déclaration. Mais dans les coulisses, l’on apprend qu’il s’agit d’une suspension des discussions et qu’une reprise est prévue mardi prochain. Les syndicalistes, avec à leur tête le secrétaire général adjoint du bureau de l’UNTM, Maouloud Ben Khattra, parlent, eux, clairement de « blocage ».
Maouloud Ben Khattra a cependant salué la démarche du gouvernement d’aller vers un dialogue social apaisé. Pour lui, ce 5ème round des discussions témoigne de cette volonté. L’UNTM, ajoutera-t-il, s’est inscrite dans la dynamique du dialogue social et de l’apaisement prôné par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita. « Lors de notre rencontre au sortir de la dernière grève, le président de la République nous a demandé de négocier cartes sur table pour avoir des solutions à court, moyen et long termes », a souligné le syndicaliste qui a estimé qu’à la suite de cette volonté affichée du chef de l’Etat, l’UNTM devait attendre du gouvernement des propositions concrètes. « Mais ce matin, nous faisons encore face à un blocage », a-t-il déploré.
Pour Maouloud Ben Khattra, les propositions du gouvernement ne sont pas à hauteur de souhait par rapport à la demande de l’UNTM. Il a révélé que les discussions achoppent toujours sur l’annulation de la décision d’augmentation des tarifs d’eau et d’électricité et qu’aucune proposition concrète n’a été faite sur la valeur du point d’indice, sur la diminution de l’ITS ou encore sur l’adoption d’un SMIG raisonnable et une augmentation conséquente des allocations familiales.
Malgré le « blocage » des négociations, le syndicaliste assure que l’UNTM ne ferme pas la porte au dialogue non sans avoir fait remarquer que « trop de négociations tue une négociation » et sans exclure le dépôt d’un préavis de grève dans les prochains jours.
« Nous allons rendre compte au bureau exécutif qui statuera et prendra les mesures qui s’imposent conformément à notre charte », a annoncé Maouloud Ben Khattra avant de regagner le quartier général de la Bourse du travail pour une réunion à huis-clos.
Lougaye ALMOULOUD