L’affaire des surfacturations décelées sur des contrats au niveau du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, continue de défrayer la chronique. La révélation a été faite à la fin de la mission de la délégation du FMI dans notre pays la semaine dernière. Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le colonel-major Ba N’Daw a confirmé l’information hier au cours d’une conférence de presse qu’il a animée dans les locaux de son département.
La rencontre avec la presse avait pour but d’échanger sur les sujets d’actualité nationale en général. Mais comme on pouvait s’y attendre, les questions des journalistes se sont focalisées sur les échanges sur les révélations au sujet des contrats d’équipements des forces armées.
Le ministre N’Daw a été sans détour : « oui, des contrats ont été annulés, conformément aux instructions ». Le montant de ces contrats ? « Nous gardons la réponse pour nous », a-t-il répondu, se refusant à plus de commentaires. Devant l’insistance des confrères, le directeur des finances et du matériel du département de la défense, le colonel-major Amadou Makan Sidibé a pris la parole pour révéler que les contrats annulés sont au nombre de 15. « Quinze contrats ont été annulés totalement ou partiellement », précisera-t-il.
Les journalistes se sont intéressés aussi au sort des généraux mis à la retraite par les putschistes de 2012. D’un ton martial, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants a assuré que ces militaires de haut rang ont droit à tous les égards. «Je tiens à ce que ces généraux soient respectés quand vous posez vos questions. Je me respecte trop pour ne pas manquer du respect aux autres », a lancé le ministre N’Daw. C’est le secrétaire général du département de la défense, le général Mamadou Lamine Ballo qui expliquera par la suite qu’il « ne saurait y avoir de place au mépris et au dédain » au sein de l’armée. « C’est en restant soudés que nous pourrons vaincre l’ennemi », a-t-il rappelé.
C’est au cours de cet exercice de questions-réponses, le premier du ministre N’Daw depuis son arrivée à la tête de ce département, que la rumeur sur l’arrestation Mohamed Zeyni Aguissa Maïga a été confirmée. La confirmation a été faite par le chef d’état-major des Armées, le général de division, Mahamane Touré qui a précisé que Mohamed Zeyni Aguissa Maïga a été « interpellé par les forces armées maliennes lors d’une patrouille aux abords de Forgo, dans la Région de Gao ». L’homme arrêté faisait office de ministre de la Jeunesse et des Sports pendant l’occupation de la ville de Gao par le mouvement séparatiste du MNLA et ses alliés du MUJAO et d’AQMI.
Le MNLA, par la voix de son chargé à la communication Moussa Ag Acharatoumane, a « condamné avec la dernière rigueur cette arrestation et demandé la libération immédiate et sans condition de Mohamed Zeiny Aguissa ». Mais le général Touré a tenu à préciser qu’il n’était pas question de relâcher le prisonnier tant que l’enquête de la gendarmerie n’était pas terminée.
A. DIARRA
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Encadré
ONZE DES CONTRATS EN QUESTION
Les contrats annulés totalement ou partiellement porteraient sur un total de 33,6 milliards de Fcfa, selon nos informations.
1. La société KOPP – Mali (736.377.328 Fcfa), elle doit restituer l’avance de démarrage de 294.550.931 Fcfa) ;
2. La société ICS, pour un montant total de 331.454.168 Fcfa TTC ;
3. La société ETS-AK, pour un montant de 673.817.760 Fcfa ;
4. La société Danaya Business SARL, 684.468.091 Fcfa ;
5. La société Commerce International pour le Mali (CIM), pour un montant de 3.089.889.000 Fcfa TTC, partiellement résilié pour un montant de 2.198.340.000 Fcfa TTC. La différence, d’un montant de 891.549.000 Fcfa, représente la valeur du matériel déjà livré ;
6. AB-Service SARL, pour un montant de 680.349.757 Fcfa TTC ;
7. La société GEO – SECURITY, pour un montant de 1.491.344.086 Fcfa TTC ;
8. La société Scorpion Service, pour un montant de 10.888.886.200 FCFA (pour deux hélicoptères) ;
9. La société Scorpion Service encore, pour un montant de 4.666.250.481 Fcfa, partiellement résilié pour un montant de 3.266.375.337 Fcfa. La différence, d’un montant de 1.399.375.144 Fcfa, représente la valeur de démarrage de 30%. La livraison du matériel doit intervenir dans une période de 90 jours ;
10. La société Espoir de demain SARL: 214.031.940 Fcfa TTC ;
11. La société Africa Energy SA Nigeria LTD : 12.466.619.221 Fcfa.
SOURCE / ESSOR