Elle a choisi la nuit du 31 décembre pour passer chez un marabout afin d’avoir des bénédictions pour l’année 2019. Curieusement, au lieu de vouloir avoir un mari ou un enfant, la bonne Dame, aux formes appétissantes, selon les descriptions qui nous ont été faites par notre marabout, avoue qu’elle fait le trottoir et qu’à cause de la cherté de la vie, elle passe actuellement des nuits sans clients pour une partie de jambe en l’air. A la question de savoir pourquoi avoir choisi ce « boulot », elle répond : «Il est difficile d’habiter à Bamako ; car, la vie devient de plus en plus chère. Surtout que Bamako est devenu une ville de sauve qui peut». Ainsi, parmi ces jeunes femmes, aux dires de notre marabout, nombreuses sont celles qui ne viennent pas dans la prostitution de leur gré. Tout est question de réseaux et/ou de survie.
La pauvreté est devenue un phénomène généralisé au Mali et plus particulièrement dans la capitale, Bamako. De même, une proportion écrasante est composée de jeunes femmes veuves, devenues Chefs de ménage dont l’âge varie entre 18 et 30 ans ayant 2 ou 3 enfants au minimum à leur charge. Ces jeunes femmes veuves chef de ménage, une fois le décès de leurs maris, sont généralement laissées pour compte et ont du mal à s’insérer dans la vie active. Isolées, elles perdent certains avantages et droits liés au mariage et se voient attribuer de nouveaux rôles sociaux. Le veuvage est un moment de double perte dont celle du conjoint et du niveau de vie. Cet état de fait conduit bon nombre d’entre elles à la drogue, à l’alcoolisme, à la prostitution et contribue aux infections des maladies sexuellement transmissibles particulièrement le V.I.H./SIDA qui constitue un obstacle au développement socioéconomique de nos sociétés. Un fléau qui continue de causer des millions de morts sous tous les cieux.
Le Fouineur
Le Combat